L’émergence de la Nouvelle Vague française a également été rendue possible par le soutien de l’État au cinéma et aux nouvelles technologies. C’est en 1959 que le système de subvention de l’État (le soi-disant avance sur recette, « avance sur revenus »), qui incite les producteurs à attirer de jeunes cinéastes et à leur faire faire des débuts en tant que réalisateurs. La nouvelle technologie des caméras légères et portables, des bandes de film à haute sensibilité, des magnétophones portables et des microphones a rendu la production moins chère et a facilité le tournage en extérieur (dans la rue, dans les cafés…) et l’improvisation et l’expérimentation de la mise en scène, qui était si caractéristique des films de la nouvelle vague.
Le film de Truffaut a été crédité du premier succès et de l’établissement de la nouvelle vague 400 coups (Les quatre cents coups, 1959) : c’est l’histoire d’un adolescent, Antoine Doinel, 12 ans, qui préfère aller au cinéma qu’à l’école. Quand un jour il voit sa mère dans la rue à un rendez-vous secret avec son amant, il dit à l’école que sa mère est décédée ; en conséquence, il est envoyé dans une maison de correction, d’où il s’évade. Le héros de cinéma est donc un jeune cinéphile, pour qui le cinéma remplace à la fois l’école et la famille ; ce cinéphile de Truffaut n’est donc pas seulement un cinéphile innocent, mais – comme le définit avec imagination le critique Serge Daney – ciné-fils, « l’enfant du cinéma » qui apprend la vie à travers le cinéma, et le fils qui cherche un père de substitution à l’écran. « L’alter ego » de Truffaut est apparu dans le rôle d’Antoine Doinel Jean-Pierre Léaud, qui a grandi avec ce personnage dans trois autres films. D’après le scénario de Truffaut, Jean-Luc Godard a réalisé Jusqu’à son dernier souffle (A bout de souffle, 1960), qui est devenu un film culte de la nouvelle vague et en même temps un manifeste du cinéma moderne, qui parle de la « libération » de la forme cinématographique de toutes les manières traditionnelles de la narration « classique ». La cinéphilie non plus ne s’incarne plus dans une personne, comme chez Truffaut, mais devient la substance même à partir de laquelle le film est fait, ce qui signifie qu’elle est aussi une manière de réfléchir sur le film et ses possibilités.
S 400 coups une rétrospective intitulée « 50 ans de la Nouvelle Vague française » débutera demain à Cankarjev dom, qui, outre deux films « classiques » de la Nouvelle Vague – celui de Godard Pierrot fou et les Truffaut Peau délicate – a présenté plusieurs œuvres des soi-disant compagnons de la nouvelle vague : le roman policier de Becker Ne touchez pas l’argentun film de Bresson Mouchette et Bonne chance, Balthazarde Cocteau OrphéeDemy’s Baie des Anges et Parapluies cherbourgeoisMallovo Ascenseur à la marinades films de Melville Bob le joueur et SpiceljResnaisov Hiroshima, mon amour et Cléo de cinq à sept Agnès Varda.
« Future teen idol. Zombie evangelist. Friendly pop culture junkie. Maddeningly humble TV intellectual. Thinker. »