THibaud Flament a écrit. Beaucoup et souvent. La deuxième ligne (26 ans, 23 sélections) m’a déjà donné l’occasion de raconter : les sujets couchés sur papier varient dans la manière dont ils se déroulent ses semaines à ce qu’il peut ressentir avant un match. Pourquoi vous racontez cela ? Parce que c’est la meilleure manière d’expliquer pourquoi il aimerait bien mettre la main sur le petit carnet qu’il va noircir avant d’affronter l’Afrique du Sud, dimanche au Stade de France, en quart de finale de la Coupe du monde .
Cet adversaire…
THibaud Flament a écrit. Beaucoup et souvent. La deuxième ligne (26 ans, 23 sélections) m’a déjà donné l’occasion de raconter : les sujets couchés sur papier varient dans la manière dont ils se déroulent ses semaines à ce qu’il peut ressentir avant un match. Pourquoi vous racontez cela ? Parce que c’est la meilleure manière d’expliquer pourquoi il aimerait bien mettre la main sur le petit carnet qu’il va noircir avant d’affronter l’Afrique du Sud, dimanche au Stade de France, en quart de finale de la Coupe du monde .
Cet adversaire, il a déjà eu l’occasion d’éprouver la féroce densité. Victime d’une commotion face aux Boks lors de la tournée de novembre 2022, il n’avait joué qu’une petite demi-heure de jeu lors de cette victoire marquante du mandat de Galthié (30-26). « Je n’ai pas beaucoup de souvenirs, j’étais sorti tôt du match », sourit Thibaud Flament : « C’était intense, rugueux, physique et total ». Il s’attend au même type de match dimanche. »
Comme il ya près d’un an à Marseille, où il vivait sa deuxième titularisation en poste 5 au niveau international, Thibaud Flament sera chargé de caler l’axe droit de la mêlée, dimanche, face aux partenaires d’Eben Etzebeth. Un rôle qu’il n’a repris qu’au tout début de la compétition, suite au forfait de Paul Willemse.
Alors qu’il se considère « de base plutôt comme un 4 », le deuxième ligne du Stade Toulousain (2,03 m, 115 kg) doit donc composer avec les spécificités des missions dévolues au traditionnel gros-porteur d’une deuxième ligne depuis le début du mois de septembre.
« Dans le jeu courant c’est à peu près la même chose, explicait-il cet été à Capbreton. Mais sur les mêlées, j’ai une débauche d’énergie qui est un peu plus conséquent. J’essaie aussi de me concentrer sur les tâches les plus obscures, comme impacter les mauls et les rucks. C’est le rôle d’un 5. » Un rôle qui sera primordial face au pack des Springboks.
« Ce que le staff apprécie, c’est qu’il a su passer du casque bleu au casque à pointe »
Pelous apprécie
Pour Thibaud Flament, c’est un défi. Mais il est peut-être un peu plus armé qu’il ya un an pour l’affronter. Et quoi ? Un membre de l’entourage du staff de Fabien Galthié l’expliquait dans les termes suivants, il y a quelques mois : « Ce qu’ils appréciaient avec Thibaud, c’est qu’il a su passer du casque bleu au casque à pointe. » L’expression est imagée. Thibaud Flament y souscrivait malgré tout cet été : « Oui, j’ai pas mal bossé cet aspect-là. »
Demi d’ouverture de formation, poste auquel il a évolué jusqu’à ses 18 ans, lorsqu’il est allé cocer à la porte de l’université de Loughborough en Angleterre, la deuxième ligne toulousaine reste ce joueur à part, capable de jailir dans les intervalles, d’assurer la continuité du jeu et, surtout, de maintenir le même niveau d’activité pendant 80 minutes. Pas banal pour un numéro 5. Mais il a ajouté à sa panoplie un caractère plus abrasif : « J’ai dû adapter mon jeu. »
« Cette transformation, on la perçoit à travers son efficacité », observait l’ancien deuxième ligne international Fabien Pelous : « C’était un bel athlète, il a des gestes techniques précis ». Mais il a ajouté cette dimension – pas nécessairement d’agressivité – mais d’engagement supplémentaire. Ça se sent dans les impacts et sur le rapport homme à homme. »
Seul le test par excellence
Thibaud Flament a travaillé. Le joueur s’est épaissi, il ne cache pas son désir d’être plus impactant encore sur les plaquages. Une ambition qui résonne comme une promesse si on considère qu’il est déjà le meilleur plaqueur des Bleus sur la saison internationale écoulée.
Dimanche, dans la nuit dyonisienne, les Springboks vont se charger de sonder l’efficacité de sa démarche. « Le défi est immense : c’est l’équipe qui, par excellence, constitue le test pour le jeu physique », pose Fabien Pelous, recordman des sélections en équipe de France (118) : « Mais je suis persuadé que ce n’ n’est pas qu’une question de puissance et de kilos. Des choses peuvent se comprendre par l’engagement et la technique. Et de ce côté-là, il est quand même très au point. »
Thibaud Flament a quelques jours devant lui avant de se projeter vers ce défi. Et encore une fois, il ouvrira l’un de ses petits carnets pour y parvenir. « Ça m’aide à m’enlever de la pression ou à anticiper les choses », explique-t-il : « Je n’ai pas encore réfléchi à ce que je pourrais écrire. Je fais ça pluton à la veille des matchs. » Comme une sorte de prélude à ses grands combats. Celui qui s’annonce dimanche sera dantesque.
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