Des législateurs russes emprisonnés pour « fake news »

Les législateurs russes ont adopté un projet de loi prévoyant jusqu’à 15 ans de prison pour la publication d’informations prétendument fausses sur les actions russes à l’étranger

Le président russe Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine
© Wikimédia Commons

Les législateurs russes ont adopté mardi un projet de loi prévoyant jusqu’à 15 ans de prison pour la publication d’informations prétendument fausses sur les actions russes à l’étranger. L’adoption de la proposition compléterait la loi déjà existante sur les « fausses nouvelles » concernant l’armée russe.

La proposition prévoit des peines d’emprisonnement et des amendes élevées pour les personnes qui publient sciemment des informations prétendument fausses sur les actions des agences gouvernementales russes à l’étranger. Si cette information a des conséquences graves, il risque jusqu’à 15 ans de prison, a indiqué la Douma.

La loi est toujours en attente d’adoption par la chambre haute du parlement, et entrera en vigueur avec la signature du président russe Vladimir Poutine, rapporte l’agence de presse française AFP.

La proposition complète une loi existante qui autorise jusqu’à 15 ans de prison pour avoir diffusé de fausses informations sur l’armée russe. Dans le cadre de la loi, les enquêteurs ont lancé mardi une enquête contre le journaliste populaire Alexander Nevzorov, qui a rapporté que l’armée avait délibérément attaqué une maternité à Marioupol, en Ukraine.

La proposition complète une loi existante qui autorise jusqu’à 15 ans de prison pour avoir diffusé de fausses informations sur l’armée russe. Dans le cadre de la loi, les enquêteurs ont lancé mardi une enquête contre le journaliste populaire Alexander Nevzorov, qui a rapporté que l’armée avait délibérément attaqué une maternité à Marioupol, en Ukraine.

Comme expliqué au début de l’enquête, Nevzorov a délibérément diffusé de fausses informations sur les bombardements, et ses reportages étaient accompagnés de « photos inexactes de civils touchés par les bombardements ».

Les enquêteurs sont actuellement toujours à la recherche de Nevzorov, qui vit actuellement à l’étranger.

La Russie a renforcé les mesures contre les médias indépendants et les militants depuis un certain temps. Le régulateur des médias Roskomnadzor a officiellement averti mardi le journal Nova Gazeta qu’il n’avait pas respecté la loi alors qu’il n’avait pas mentionné dans un rapport sur l’ONG qu’il s’agissait d’un agent étranger. Le régulateur n’a pas précisé de quelle ONG il s’agissait. Il menace de fermer un autre des derniers médias indépendants du pays. Selon la loi russe, un tribunal peut fermer un média s’il reçoit deux avertissements officiels dans l’année.

La porte-parole de Nova Gazeta, Nedezda Prusenkova, a déclaré mardi qu’ils n’avaient pas encore reçu de copie de l’avertissement.

Bénédict Lémieux

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