Emmanuel Macron a été le premier président français à assister à une cérémonie commémorative du massacre de manifestants algériens le 17 octobre 1961 à Paris. Ce jour-là, la police a dispersé les manifestations interdites de plus de 25 000 partisans de la résistance algérienne et du mouvement anticolonial FLN, qui avait en fait remporté la guerre d’indépendance extrêmement sanglante et tragique de sept ans (les combats ont pris fin en juin 1961). Les manifestations ont été organisées par le FLN pour forcer le dirigeant français Charles de Gaulle à abandonner l’intérieur de l’Algérie, le Sahara, où se trouvaient du pétrole et du gaz naturel et un terrain propice aux essais souterrains de bombes atomiques.
Concernant la répression de ces manifestations parisiennes samedi, le président français Emmanuel Macron a écrit dans un communiqué : « La répression a été brutale, violente et sanglante. Plus de 12 000 Algériens ont été arrêtés et emmenés au stade Pierra de Coubertina, au Palais des Sports et ailleurs. Des dizaines ont été tués et leurs corps jetés dans la Seine. De nombreuses familles n’ont jamais retrouvé leurs restes. « Macron parle de dizaines de personnes tuées, et jusqu’à présent les chiffres officiels français ont inclus trois décès. Certains historiens estiment que des centaines de manifestants ont été abattus et noyés dans la Seine.
Samedi, Macron a déposé une gerbe devant un monument aux manifestants tués sur le pont sur la Seine, où la police a jeté des cadavres il y a 60 ans, ainsi que des manifestants battus survivants. Les rescapés et descendants des victimes présents à la commémoration se sont en partie réjouis de ce geste du président de l’Etat. Mais l’un d’eux a dit : « Comment peut-on parler de meurtre s’il n’y a pas de poursuites ni de noms des tueurs ! » Macron a blâmé le préfet de police de l’époque, Maurice Papon (collaborateur de l’occupant dans la déportation des Juifs de Bordeaux). Mais il a probablement suivi les instructions de de Gaulle, qui est considéré comme l’un des plus grands hommes d’État français, aussi parce qu’il a sorti la France de la sanglante guerre d’Algérie.
Tensions entre l’Algérie et Paris
Et comment la commémoration de samedi affectera-t-elle l’élection présidentielle de printemps ou la base électorale de Macron, qui est à droite modérée et à gauche modérée ? Son geste sera-t-il apprécié par quatre millions d’Algériens d’origine algérienne ?
Une autre question est de savoir si l’attitude de Macron face au massacre d’il y a 60 ans contribuera à apaiser les tensions avec l’Algérie. Ces dernières semaines, les relations se sont détériorées de façon spectaculaire, Macron ayant considérablement limité le nombre de citoyens algériens, marocains et tunisiens pouvant obtenir un visa français. La raison officielle est que ces trois pays n’acceptent pas les migrants que la France veut leur renvoyer. Sur les 7 700 Algériens expulsés au premier semestre, seuls 22 ont quitté la France. L’année dernière, il y avait des visas français pour plus de 200 000 Algériens, et cette année, il ne devrait y en avoir que 100 000. L’Algérie, cependant, intensifie les tensions parce que le régime dictatorial là-bas a besoin d’un ennemi extérieur, outre la France, c’est le Maroc pro-américain.
L’Algérie a interdit le survol des avions français, ce qui rend difficile pour la France de combattre les djihadistes au Sahel. C’est aussi un problème pour la France que la Russie et la Chine gagnent du terrain en Algérie, en Tunisie et au Mali. Macron lui-même est maintenant également en colère d’avoir avoué un certain nombre de crimes français, et les autorités algériennes n’apprécient pas cela. Il y a quelques semaines, il a même déclaré avec colère que les Algériens ne sont pas une nation et que le régime algérien tire sa légitimité de la haine des Français.
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