12 millions d’euros pour des obsèques nationales

Selon le dernier sondage d’opinion publique, plus de la moitié des électeurs japonais s’opposent à de telles dépenses d’argent public

L’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a été abattu par un ancien membre de la marine japonaise lors d’un rassemblement électoral dans la ville de Nara en juillet.
© Dominique A. Pineiro / Flickr

Le Japon allouera 1,7 milliard de yens (12 millions d’euros) pour les funérailles nationales de l’ancien Premier ministre assassiné Shinzo Abe, a annoncé aujourd’hui le gouvernement de Tokyo. A en juger par le dernier sondage d’opinion publique, plus de la moitié des électeurs s’opposent à de telles dépenses d’argent public, ce qui a également fait chuter la popularité de l’actuel Premier ministre Fumia Kishida.

Selon Kishida, qui est membre du Parti libéral démocrate, auquel Abe appartenait également, les funérailles d’État sont un hommage approprié à Abe pour ses réalisations en politique nationale et internationale.

Selon les médias locaux, Kishida a initialement annoncé que les funérailles coûteraient 249 millions de yens, soit un peu moins de 1,8 million d’euros, rapporte l’agence de presse allemande dpa.

Abe, 67 ans, a été abattu par un ancien membre de la marine japonaise lors d’un rassemblement de campagne dans la ville de Nara en juillet et est décédé quelques heures plus tard à l’hôpital. Abe était le Premier ministre le plus ancien du pays.

Selon le porte-parole du gouvernement Hirozaku Matsuno aujourd’hui, des délégués de plus de 190 pays et régions devraient assister aux funérailles à Tokyo le 27 septembre.

Les funérailles auront lieu dans la salle Nippon Budokan, qui a également accueilli les dernières funérailles nationales d’un Premier ministre japonais décédé en 1967. Selon l’agence de presse française AFP, les funérailles nationales pour les politiciens sont rares au Japon.

Cela se reflète également dans plusieurs sondages d’opinion publique. Le dernier sondage de ce type, publié lundi par le journal Yomiuri Shimbun, a montré que seulement 38 % soutenaient les funérailles nationales d’Abe, avec 56 % qui s’y opposaient.

Des parents et des amis proches ont dit au revoir à Abe lors d’un enterrement privé le 12 juillet, quelques jours après sa mort.

L’assassin d’Abe, Tetsuya Yamagami, qui est en garde à vue, a déclaré avoir tiré sur l’ancien Premier ministre en raison de ses liens présumés avec la secte religieuse controversée de l’Église de l’Unification. À savoir, la mère de l’agresseur lui a fait don de grosses sommes d’argent, à la suite de quoi la famille s’est retrouvée en difficulté financière.

À la lumière des critiques publiques sur les liens du parti au pouvoir avec l’Église de l’Unification, Kishida a procédé à plusieurs remaniements ministériels le mois dernier. Entre autres choses, le frère d’Abe, Nobu Kishi, a été remplacé au poste de ministre de la Défense par l’ancien ministre de la Défense Yasukazu Hamada.

Benedict Lemieux

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