La grotte Cosquer est aussi appelée le Lascaux sous-marin, car on y trouve des peintures préhistoriques uniques de la vie marine sur ses parois. Mais pour y accéder, il faut plonger profondément dans la mer Méditerranée dans le sud de la France, nager à travers un siphon dangereux, puis ouvrir une grande salle avec environ 600 peintures, aujourd’hui menacées par le changement climatique dû à la montée du niveau de la mer.
Les peintures préhistoriques ont changé le regard que nous portons sur nos ancêtres. Archéologue Luc Vanrel se souvient encore du « choc esthétique » qu’il a subi il y a trente ans lorsqu’il a plongé dans la grotte Cosquer. Celui-ci est situé le long de la côte de Marseille, l’entrée est aujourd’hui à 37 mètres sous l’eau en raison des modifications que la côte a subies. Au moment où les peintures ont été créées, le niveau de la mer était à environ 135 mètres sous l’entrée de la grotte et la grotte était à environ dix kilomètres de la côte. « L’entrée était sur une falaise face au sud. C’était un très bon lieu de vie pour l’homme préhistorique », a déclaré l’archéologue à l’agence de presse française. Michel Olivier. En 1985, la grotte a été découverte par un plongeur Henri Cosquer, elle porte également son nom. Au début des années 90, trois plongeurs y sont morts.
L’entrée de la grotte Cosquer se trouve dans le pittoresque parc national des Calanques près de Marseille. PHOTO : Christophe Simon/AFP
Une bonne trentaine d’années plus tard, les archéologues se battent pour préserver au moins une copie d’œuvres d’art vieilles de plus de 30 000 ans pour la postérité. En raison du changement climatique, le niveau de la mer monte de quelques millimètres par an et la mer est polluée par du plastique, qui menace désormais d’emporter ce trésor inestimable. Vanrell et ses collègues ont méticuleusement analysé et cartographié tout ce qu’ils voient dans la grotte depuis 2011, lorsqu’ils ont mesuré une élévation du niveau de l’eau de 12 centimètres depuis les mesures précédentes, a rapporté l’agence de presse française.
Un exemplaire presque à l’identique en a été créé à Marseille. De même, la grotte de Lascaux et d’autres grottes françaises avec des peintures préhistoriques ont été aménagées pour les visiteurs, car la visite massive des touristes a eu un effet négatif sur la couleur délicate des œuvres d’art.
Le projet vaut plus de 20 millions d’euros. La grotte actuelle est aujourd’hui menacée par la montée du niveau de la mer. PHOTO : Christophe Simon/AFP
Selon l’AFP, il y a environ 600 peintures dans la grotte Cosquer. Ils ont découvert 69 empreintes de palmiers, dont des enfants. Les artistes préhistoriques ont représenté des animaux, des chevaux, des cerfs, des bisons, des antilopes, des chats et des ours, et surtout les images d’animaux marins, qui n’ont été trouvées nulle part ailleurs, se démarquent. Des phoques, des pingouins et des poissons sont peints dans la grotte. Selon les chercheurs, les 229 figurines représentent 13 espèces différentes. Il est également intéressant de savoir combien de temps la grotte a été habitée. Les peintures ont entre 33 000 et 18 500 ans.
« On rêvait de pouvoir ‘faire remonter’ la grotte à la surface », raconte-t-il à l’AFP. Bertrand Chazaly, responsable de l’image numérique de la grotte. « Notre grotte virtuelle, qui est précise au millimètre près, est désormais une ressource inestimable pour les chercheurs qui ne peuvent physiquement entrer dans la grotte. »
La grotte a été découverte en 1985 par le plongeur Henri Cosquer. PHOTO : Christophe Simon/AFP
Une découverte, un secret bien gardé et une tragédie
Henri Cosquer, plongeur professionnel, a découvert la grotte par hasard. Il a osé nager à travers le tunnel sous-marin de 137 mètres de long qui l’a amené à la salle. « Au début, je ne voyais rien avec ma lampe de poche, puis j’ai vu une empreinte de main », raconte-t-il à l’AFP. Bien qu’il soit tenu par la loi de signaler immédiatement une telle découverte aux autorités, il n’en a parlé qu’à quelques amis. Les rumeurs se sont répandues quand même et en 1991, la tragédie a frappé lorsque trois plongeurs sont morts dans le tunnel. L’entrée du tunnel est désormais fermée par des barreaux, seuls les chercheurs sont autorisés dans la grotte.
L’entrée de la grotte se trouve à 37 mètres sous la surface. Pour atteindre la salle avec des peintures, il faut nager à travers un siphon dangereux. La grotte n’est donc accessible qu’aux explorateurs et plongeurs expérimentés. PHOTO : Christophe Simon/AFP
En 2011, Olive et Vanrell ont commencé à signaler les changements visibles qui menaçaient la grotte. « Nous avons vu une catastrophe, nous les chercheurs avons été très touchés », se souvient Vanrell. Le gouvernement français a réagi et des travaux de recherche approfondis ont commencé.
Copie de surface
Peu de temps après la découverte, ils ont pensé à créer une copie de la grotte, et l’idée a commencé à se concrétiser en 2016. Ils ont réalisé une réplique légèrement plus petite de la grotte à partir d’un modèle numérique en trois dimensions, elle contient toutes les copies des peintures et 90 pour cent des sculptures. Les travaux, d’un montant de 23 millions d’euros, ont été réalisés par la société Klebert Rossillon, qui a également réalisé en 2015 une copie de la grotte Chauvet. Celle-ci est située près des gorges de l’Ardèche dans le sud-est de la France, dans laquelle, en plus des peintures rupestres, les restes de plusieurs espèces d’animaux, y compris des espèces disparues, ont été trouvés. Les peintures de cette grotte ont 33 000 ans.
Avec une copie de la grotte, ils veulent présenter les chefs-d’œuvre de nos ancêtres au public moderne, et en même temps, ils souhaitent préserver la mémoire de la grotte, qui est maintenant inondée par l’eau de mer. PHOTO : Christophe Simon/AFP
L’artiste Gilles Tosello a utilisé les mêmes matériaux et outils que nos ancêtres pour rendre les peintures. Profondément ému, il loue la maîtrise et la spontanéité des artistes préhistoriques. « Ils avaient des connaissances et de l’expérience. « L’application libre mais finie de la peinture ne cesse de m’étonner », a-t-il souligné auprès de l’AFP.
Certaines des découvertes dans la grotte sont encore un mystère. Entre autres choses, ils ont trouvé une trace de tissu sur le mur, ce qui pourrait confirmer la théorie selon laquelle les communautés de chasseurs-cueilleurs fabriquaient déjà des vêtements. Les photos de chevaux à longue crinière sont également inhabituelles. Les chevaux sauvages ont une crinière plus courte pour les empêcher de se faire prendre dans les buissons et les branches d’arbres lorsqu’ils galopent à travers le paysage. Selon Vanrell, la peinture pourrait indiquer que les chevaux ont peut-être été domestiqués il y a longtemps.
Ils ont également découvert des traces de charbon, qui peuvent avoir été utilisées à la fois pour la peinture, le chauffage et l’éclairage. On le trouvait sur des stalagmites qui pouvaient servir de chandeliers. La principale question, comme l’a dit Olive, reste à quoi servait réellement la grotte. Les archéologues s’accordent à dire qu’elle n’était pas habitée. Certains pensent qu’il servait de sanctuaire ou de salle de réunion.
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