Avec le rire, d’un coup les choses les plus laides deviennent les plus belles

Lorsqu’un enfant de onze ans frappe un autre enfant avec un bâton lors d’une dispute, assommant ses deux incisives, le couple des parents, Annette (Iva Krajnc Bagola) et Alaina (Sébastien Cavazza) dans l’appartement bourgeois parisien de Véronique (Jana Zupančič) et Michèle (Uros Smolej) qui veulent d’abord parler d’une situation difficile sur des tons conciliants de personnes cultivées, mais très vite des agressions refoulées et des propos sexistes, racistes et homophobes fusent de leur part…

Diego de Brea est après Antigone du PIB à Belgrade après Au grand dictateur dans le Drame de Ljubljana a abordé un texte déjà bien connu ici (dans la traduction d’Aleš Berger), Dieu du carnage (2006) Auteurs français Yasmine Reza. Yasmina Reza et Roman Polanski ont adapté la pièce en scénario, qui a été transformé en film en 2011 Massacre (Carnage) w Jodie Foster, Kate Winslet, Christophe Valse et à John C. Reilly dans les rôles principaux. Sur la scène du City Theatre de Ljubljana, les champions de MGL ont créé des personnages exceptionnels et, en tant que quatuor bien coordonné en temps utile, avec un rythme rapide et des rebondissements, ont fourni une expérience théâtrale exceptionnelle jusqu’à ce que le public enthousiaste éclate en longs applaudissements.

Que puis-je vous dire ? Je préfère quand même mettre en scène le monde et y entrer absolument et totalement, disait Diego de Brea, qui cette fois était aussi à la fois dramaturge, scénographe et auteur du fond musical, lorsque nous nous sommes retrouvés le lendemain pour un café dans la Jardin de Lili Novy. Il parlait en longs monologues passionnés, presque philosophiques, dans lesquels il était presque impossible d’insérer une question. Après cela, vous allez tout ancrer un peu et le raccourcir, dit-il avec un sourire. Mais un peu de profondeur doit rester, pour que je ne sois pas comme un récipient peu profond dans lequel on stocke des raisins.

– Je pense que ce serait contraire à ce texte, où les impulsifs apparaissent maniaques, qui répondent à chaque détail, à un mot déplacé, lui-même était le plus préoccupé par la cause de cette action. Parce qu’il y a probablement une raison à de telles choses dans cette société et qu’on ne s’occupe pas assez des causes, tout comme des causes de la maladie. Nous ne traitons pas de l’éthique et des relations mutuelles au sein des systèmes, ce dont devrait également s’occuper une institution publique comme une école. Nous avons peur des causes, car la cause consiste toujours à diagnostiquer l’origine de la maladie.

– Les mots de tolérance zéro pour l’agressivité, auxquels on associe, et d’autre part, l’égocentrisme extrême, la mégalomanie, le combat dent pour dent, auxquels on se livre, sont tellement présents dans tous les pores de la société que l’enfant intériorise probablement eux et les perçoit comme légitimes, pas compte tenu de nos enseignements et paroles apparemment moralistes.

Parce que nous ne sommes évidemment pas satisfaits de notre intimité et de notre vie privée et que nous avons du mal à la vivre, nous voulons constamment la partager avec d’autres, avec des inconnus qui n’ont rien à voir avec nous. Je ne fais pas partie du monde des réseaux sociaux, non pas parce que j’en ai peur, mais parce que je trouve totalement inutile de partager ma vie privée avec le monde. Intime est intime, privé est privé et public est public.

Sacha Samuel

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