Le gouvernement américain contre l’interdiction de la pilule abortive

Le ministère américain de la Justice a demandé lundi à une cour d’appel de surseoir à la décision d’un juge fédéral du Texas d’interdire la pilule mifépristone, qui est utilisée dans plus de la moitié des avortements pratiqués chaque année aux États-Unis. L’affaire très médiatisée devrait se retrouver devant la Cour suprême.

« Si elle était adoptée, cette décision violerait le jugement scientifique de la FDA et nuirait gravement aux femmes. Le préjudice serait ressenti dans tout le pays, car la mifépristone est légalement utilisée dans tous les États américains », a déclaré le ministère de la Justice dans la plainte.

Le département a demandé à la Cour d’appel des États-Unis de suspendre l’ordonnance du juge de district du Texas en attendant un appel complet.

La dernière dispute sur les droits reproductifs des femmes a éclaté aux États-Unis moins d’un an après que la Cour suprême dominée par les conservateurs a annulé la décision historique Roe v. Wade qui légalisait le droit des femmes à l’avortement pendant un demi-siècle.

« C’est la prochaine grande étape vers l’interdiction nationale de l’avortement que les politiciens républicains ont promis. »

Joe Biden,
président américain

Le président américain Joe Biden s’est engagé la semaine dernière à lutter contre la décision du tribunal interdisant l’utilisation des pilules de mifépristone, la qualifiant de « pas sans précédent qui prive les femmes de leurs libertés fondamentales et menace leur santé ».

« C’est la prochaine grande étape vers l’interdiction nationale de l’avortement que les politiciens républicains ont promis », a déclaré Biden, selon l’agence de presse française AFP.

Lundi, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a condamné la décision comme une « attaque contre l’autorité de la FDA » et a averti qu’elle pourrait « ouvrir la porte à d’autres cas d’interdictions de médicaments ciblant les personnes qui en ont besoin ».

Peu de temps après qu’un juge du Texas ait rendu sa décision, un juge de l’État de Washington a statué dans une affaire distincte que l’accès à la mifépristone devait être maintenu. En raison d’avis juridiques et d’appels contradictoires, il est presque certain que l’affaire aboutira devant la Cour suprême.

La mifépristone est l’un des composants d’un régime à deux médicaments qui peut être utilisé aux États-Unis pour interrompre les grossesses jusqu’aux 10 premières semaines. Selon la FDA, ce médicament a été utilisé par 5,6 millions de femmes américaines depuis son approbation.

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