Avec son entrée dans la Constitution, le droit à l’avortement est devenu une liberté garantie

La France a inscrit aujourd’hui le droit à l’avortement dans la Constitution comme une « liberté garantie ». Au total, 780 députés des deux chambres du Parlement français ont voté pour l’enregistrement, 72 d’entre eux se sont prononcés contre. Ce vote historique a été accompagné d’une standing ovation dans la salle, rapporte l’agence de presse française AFP.

Président français Emmanuel Macron il a salué la « fierté française » après le vote et a souligné que la France avait ainsi envoyé un message universel au monde. « Célébrons ensemble l’entrée de la nouvelle liberté garantie dans la constitution », a-t-il écrit sur le réseau social X.

Les amendements à la constitution en France nécessitent soit l’approbation par référendum, soit un total des trois cinquièmes des voix de tous les membres des chambres basse et haute du parlement français.

Premier ministre français Gabriel Attal dans son discours aux députés avant le vote, il a souligné qu’il s’agissait d’une « dette morale » envers toutes les femmes qui souffraient. Nous sommes hantés par la souffrance et la mémoire de tant de femmes qui ont souffert pendant des décennies parce qu’elles ne pouvaient pas être libres, a-t-il souligné.

« C’est une étape fondamentale (…) qui restera dans l’histoire », a-t-il ajouté en appelant les députés à adopter le texte. Dans le même temps, il a souligné que le droit à l’avortement reste toujours en danger partout dans le monde, car il est souvent laissé à la merci des décideurs. En une génération, un an, une semaine, les choses peuvent complètement changer, a-t-il prévenu en citant les exemples des Etats-Unis, de la Hongrie et de la Pologne.

Lors du vote, des centaines de militants anti-avortement se sont rassemblés près du Congrès à Versailles pour protester contre l’amendement constitutionnel.

L’Église catholique a également clairement indiqué qu’elle restait opposée à l’avortement. L’Académie pontificale pour la Vie a souligné aujourd’hui qu’à l’ère des droits de l’homme universels, il ne peut y avoir de droit de détruire la vie humaine.

Sur la Tour Eiffel à Paris, après la confirmation de l’entrée du droit à l’avortement dans la constitution, brillait l’inscription « Mon corps est mon choix ».

Déjà en janvier de l’année dernière, lors de la présentation des priorités de la présidence française au Conseil de l’UE à Strasbourg, Macron avait plaidé pour l’inclusion du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.

Ses efforts pour inscrire ce droit dans la Constitution française ont pris de l’ampleur après que la Cour suprême des États-Unis a annulé le droit à l’avortement en juin dernier, provoquant des pressions de la part de militants pour que la France fasse le contraire, en signe de son engagement en faveur des droits des femmes.

Le gouvernement français a choisi le terme de « liberté garantie » dans sa proposition d’enregistrement de ce droit afin de convaincre à la fois la chambre basse, qui souhaitait enregistrer le droit à l’avortement, et la chambre haute, dominée par les partis de centre-droit et qui n’a accepté d’avorter que le terme liberté. La chambre basse du Parlement a soutenu l’inclusion du droit à l’avortement dans la constitution fin janvier, et la chambre haute, le Sénat, la semaine dernière.

Frédéric Charron

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