Escortés par la police, de nombreux Israéliens sont entrés dans le complexe, certains agitant des drapeaux israéliens et priant à l’occasion de la fête de Tisha Beav, qui commémore la destruction du premier et du deuxième Temple de Jérusalem et l’expulsion des juifs d’Israël. Ils ont été rejoints par Ben-Gvir, qui a réitéré la souveraineté d’Israël sur le complexe, rapporte l’agence de presse espagnole EFE.
« Nous avons fait des progrès significatifs dans l’établissement de la souveraineté israélienne dans la région. Notre politique est d’autoriser la prière juive », a-t-il déclaré. Il s’est également opposé aux négociations de cessez-le-feu entre Gaza et le mouvement islamiste palestinien Hamas. Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé après la visite du ministre que la politique d’Israël à l’égard du Mont du Temple, comme Israël appelle le complexe, n’avait pas changé.
L’incursion israélienne a été l’une des premières à être condamnée par le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, qui l’a qualifiée de provocation dangereuse et a mis en garde contre les conséquences de cette incursion. « Nous exigeons que l’administration américaine intervienne immédiatement et force le gouvernement d’occupation à cesser ces provocations contre les lieux saints religieux », a-t-il ajouté.
Le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a écrit sur la chaîne X que l’Union condamne fermement les provocations de Ben-Gvir, qui « a prôné la violation du statu quo lors de sa visite dans les lieux saints », selon l’agence de presse française AFP.
L’ONU a également condamné les actions de Ben-Gvir, les qualifiant de provocation injustifiée. « Nous nous opposons à tous les efforts visant à modifier le statu quo dans les lieux saints. La mosquée Al-Aqsa, comme d’autres lieux saints de Jérusalem, doit être laissée à elle-même et sous la supervision des autorités religieuses en place pour ces sites », a déclaré le porte-parole de l’ONU, Farhan Haq.
Les Etats-Unis ont également prévenu que le comportement du ministre américain de la Défense pourrait nuire aux négociations sur un cessez-le-feu à Gaza. « Cela est non seulement inacceptable, mais cela porte atteinte à ce que nous considérons comme un moment crucial dans lequel nous travaillons à la conclusion d’un accord sur un cessez-le-feu », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel.
L’Egypte et la Jordanie ont également critiqué la visite de Ben-Gvir, rapporte l’agence de presse allemande dpa.
Le complexe de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est est le troisième lieu le plus saint pour les musulmans et un symbole de l’identité nationale palestinienne, mais c’est en même temps aussi le lieu le plus saint pour les juifs, car sur le mont du Temple, comme ils l’appellent, se trouvait leur ancien temple, qui a été détruit par les Romains en 70.
Les juifs et les autres non-musulmans sont autorisés à se rendre dans le complexe d’Al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée, mais ne sont pas autorisés à y prier. Ces dernières années, ces restrictions ont été de plus en plus violées par des nationalistes juifs comme Ben Gvir, ce qui a provoqué à plusieurs reprises des réactions violentes de la part des Palestiniens.
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