Le vandalisme a également été condamné par le président français Emmanuel Macron.
AMBOISE. Des vandales inconnus ont endommagé un monument dédié à la lutte de l’Algérie contre la colonisation de l’Algérie par l’armée française samedi soir dans la ville française d’Amboise.
Le crime a eu lieu quelques heures seulement avant la cérémonie de dévoilement prévue du monument à l’émir Abd al-Qadir, a rapporté samedi l’AFP.
Le maire d’Amboise Thierry Boutard s’est dit « honte » des personnes qui ont commis l’acte. Malgré de graves dommages à la partie inférieure du monument, il a décidé que la cérémonie d’inauguration aurait lieu samedi.
L’ambassadeur d’Algérie en France, Muhammad Antar Daoud, qui a participé à l’investiture, a condamné l’attentat comme un acte d' »indicible bassesse ». Il a également exprimé sa confiance dans la poursuite du processus de réconciliation entre les deux pays.
Le président français a également condamné le vandalisme Emmanuel Macron même l’auteur de l’ouvrage, Michel Audiard, qui assume qu’il s’agissait d’un geste réfléchi, car il a fallu des outils, une meule ou une scie pour détruire son ouvrage en métal. Le sculpteur estime pouvoir réparer son œuvre en un mois.
L’agence AFP a noté que l’incident avait été traité par la police.
Le monument a été commandé et installé sur les rives de la Loire à l’occasion du 60e anniversaire de la déclaration d’indépendance de l’Algérie vis-à-vis de la France. L’indépendance a été précédée d’une guerre de huit ans qui tend encore les relations entre les deux Algérie et la France.
L’installation de ce monument a été proposée par l’historien français Benjamin Stora dans son rapport sur la colonisation française et la guerre d’Algérie, qu’il a remis au président Emmanuel Macron.
Le monument représente l’émir Abd al-Qadir, un érudit islamique du XIXe siècle qui est devenu un chef militaire opposé à la domination française. Il fut ensuite célébré en héros en France car, en 1860, alors qu’il était en exil en Syrie, il sauva un grand nombre de chrétiens du massacre de Damas, dont les chefs de plusieurs consulats étrangers ainsi que des ministres orthodoxes.
Il est considéré comme l’un des fondateurs de l’État algérien moderne pour son rôle dans la mobilisation de la résistance à la domination française. Le soulèvement qu’il a mené a finalement échoué et il s’est rendu aux forces françaises, qui l’ont envoyé en France, où lui et sa famille ont passé quatre ans sous la supervision du château d’Amboise.
Il a ensuite déménagé en Syrie, où il a acquis une reconnaissance internationale pour la défense susmentionnée des chrétiens lors d’attaques sectaires. Il a reçu la Grand-Croix pour son implication dans cette affaire
Légion d’honneur, la plus haute distinction de l’État français.
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