Le nouveau ministre français de l’Éducation nationale est devenu jusqu’à récemment le directeur du Musée national d’histoire de l’immigration Papa Ndiaye. La nouvelle a provoqué une véritable alarme parmi les hommes politiques français (surtout, mais pas seulement, de l’orientation conservatrice), puisque Ndiaye s’est révélé être un promoteur exceptionnel de l’idéologie ti woke lors de ses études en Amérique.
C’est pourquoi on craignait que cette idéologie n’envahisse également les écoles françaises et par la moindre porte vers l’un des principaux pays européens. Cela représenterait cependant une rupture remarquable avec la tradition française qui, jusqu’à présent, s’est tenue à l’écart des questions religieuses, de genre et raciales, arguant que celles-ci ne reposent sur aucune distinction entre les citoyens. Tant dans un sens positif que négatif.
Alors l’idéologie éveillée peut-elle envahir le système scolaire, qui jusqu’à présent n’a cultivé aucune sympathie pour elle ?
Le président français Emmanuel Macron s’est jusqu’à présent révélé être un navigateur très habile entre les intérêts de la gauche et de la droite. Ce n’est donc pas un hasard s’il a laissé une grande partie des postes les plus élevés à des personnes du centre droit. Des hommes politiques conservateurs gouvernent ainsi, entre autres, le ministère de l’Intérieur et les ministères de l’Économie, de la Défense et des Affaires étrangères.
Jusqu’à récemment, cela s’appliquait également au ministère de l’Éducation. Dans le même temps, l’ancien ministre de l’éducation Jean Michel Blanquer durant son mandat, il s’est révélé être un grand adversaire des idées politiques qui naissent dans les universités américaines. Le président Macron n’a montré aucune sympathie pour eux non plus. En 2020, lors d’un discours sur la radicalisation et le danger de désintégration communautaire, il l’a condamné « Des traditions anglo-saxonnes fondées sur une autre histoire ».
Il a maintenant décidé d’un geste politique qui marquera certainement le climat politique en France pendant tout le second mandat.
Au lieu de Blanquer, il a nommé un historien comme ministre de l’Éducation nationale Papa Ndiayespécialiste de l’histoire américaine et des questions relatives aux minorités.
Ils s’efforcent de faire face à l’histoire, aux institutions, aux structures sociales et aux personnes « injustes » qu’ils considèrent comme des partisans du système injuste actuel.
L’un des principes de l’idéologie éveillée est la discrimination positive envers les minorités sociales qui sont historiquement ou autrement défavorisées par rapport à la population dominante (blanche).
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L’idéologie réveillée aussi en France ?
La décision du président Macron a suscité un étonnement considérable tant dans la politique que dans le public. L’historien noir d’origine franco-sénégalaise de 56 ans n’est pas de ceux dont on attendrait qu’il perpétue la tradition « universaliste » française, selon laquelle le pays devrait être aveugle à la couleur et à l’origine des gens.
Dans le même temps, la classe politique française s’est traditionnellement méfiée de l’idéologie de l’éveil ou du wakeisme. La période qu’il a passée à l’Université de Virginie aux États-Unis s’est avérée extrêmement dérangeante pour ses adversaires. Là, il devient un défenseur d’idées en totale opposition avec les politiques identitaires en vigueur en France.
Le sujet controversé n’a pas pu être évité même lors de l’audition pour la nomination de Ndiaye, au cours de laquelle les débatteurs se sont concentrés sur la question de savoir s’il défendrait l’idée française d’universalisme pendant son mandat, dans laquelle la citoyenneté et le sentiment d’appartenance à la nation française devraient largement dépasser questions de race, de sexe ou de religion.
Des réponses décisives à la rupture avec la tradition
Étant donné que cette tradition est extrêmement profondément enracinée dans la culture française, il n’est pas surprenant que toute allusion à la possibilité d’un changement se soit heurtée à une résistance violente.
Sociologue et critique vocal du wokeism Mathieu Bock-Côté par conséquent, avec cette démarche, il a déclaré que la nomination de Ndiaye « légitime » l’imposition de concepts d’éveil des États-Unis également en France, au lieu d’organiser la résistance contre la « colonisation des universités françaises par la gauche américaine ».
La cheffe de file de l’opposition, Marine Le Pen, s’est également montrée dure, écrivant dans sa réponse sur Twitter, entre autres, que « la nomination de Papa Ndiaye, membre présumé des minorités, au ministère de l’Education est la dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir. »
D’autres encore insistent sur le fait que la vision française, bien que très respectée dans la pratique, ne peut faire face à une discrimination persistante dans la société française. Selon les données de l’OCDE, la France se situe tout en bas de l’indice de mobilité sociale.
Changement de politique ou simplement apaiser la base électorale ?
Comme l’ont noté les analystes politiques, l’ancien ministre Blanquer a fait beaucoup de partisans parmi les électeurs conservateurs avec sa ferme défense des valeurs républicaines, mais en même temps, ses vues (entre autres sur l’interdiction du port du foulard) n’ont pas été bien accueillies sur le gauche et aussi parmi de nombreux enseignants. Ils lui ont aussi reproché sa mauvaise gestion du système scolaire pendant l’épidémie.
Trop de sympathie pour les opinions de la droite politique serait la raison de la nomination de Ndiaye. Avec cela, Macron tenterait de réduire l’élan de la nouvelle alliance de gauche qu’il dirige Jean-Luc Mélenchon. Il s’est bien comporté lors de la dernière élection présidentielle et représente donc le plus grand défi pour Macron lors des élections législatives de juin.
Comme il l’explique au Financial Times Philippe MarlièreProfesseur de politique française et européenne à University College London, « La menace qui pèse sur la majorité de Macron aux prochaines élections vient de la gauche… c’est pourquoi [izbira Ndiayeja] ciblant un électorat de gauche modéré.
Néanmoins, pour l’instant, rien n’indique que le président Macron ait l’intention d’abandonner ou de modifier ses plans concernant le système éducatif. C’est donc probablement le fait qu’en ce moment le calme de Ndiaye lui profite bien plus que les autres candidats.
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