Renforcer l’autosuffisance de l’Union européenne, réformer les règles budgétaires et adopter rapidement des normes numériques et climatiques clés figurent parmi les principales priorités de la France, qui seront reprises par la présidence de 27 ans samedi, six mois.
Le président Emmanuel Macron a présenté un plan global pour son pays à la tête du bloc européen, allant de l’amélioration de la coopération en matière de défense à la réforme du système migratoire.
Il veut obtenir autant de tâches que possible au cours des trois premiers mois, car les élections présidentielles françaises parleront à la présidence en avril.
De nombreux politiciens et diplomates voient le programme français et les élections comme un lien direct et ne croient pas beaucoup que certains des engagements de Macron seront tenus.
« Il est clair que le président Macron voudra briller et aborder autant de questions urgentes auxquelles l’Europe est confrontée que les priorités de la France à l’élection présidentielle. Il voudra devenir un leader européen, surtout après le départ d’Angela Merkel. » « pense Vendula Kazlauskas, analyste à l’Association pour les affaires internationales, en évoquant le changement à la tête du gouvernement allemand.
Limitation de l’abus du droit d’asile
Le patron de l’Elysée, par exemple, a promis « limiter les abus » le droit d’asile et aller de l’avant avec une proposition de nouvelles règles en matière de migration et d’asile.
Il a été présenté par la Commission européenne il y a plus d’un an, mais en raison des points de vue sensiblement différents des États membres, toute négociation est pratiquement bloquée.
« C’est l’un des sujets qu’il veut toucher aux électeurs français, mais il sera très difficile d’avancer concrètement. » a déclaré l’un des diplomates de l’UE à ČTK.
Les États de l’UE sont également divisés sur la question de la révision des règles budgétaires et d’endettement du bloc européen, que Macron souhaiterait débloquer afin de soutenir les économies touchées par la crise pandémique.
Il veut ouvrir ce sujet lors du sommet extraordinaire de mars, où il se heurtera cependant probablement à la résistance des pays nordiques et autres, qui réclament la réduction de la hausse des dettes publiques.
La France souhaite également œuvrer au renforcement de la coopération militaire de l’UE, dont Paris envisage la création de forces de réaction rapide.
Cependant, le plan, dont les dirigeants de l’UE doivent discuter lors du prochain sommet, a longtemps été remis en question principalement par les pays de l’aile orientale du bloc, qui ne veulent pas dupliquer le fonctionnement de l’OTAN.
Le rôle clé de la présidence est de trouver des compromis entre tous les États lors de la négociation de nouvelles réglementations européennes.
Défendre les valeurs européennes communes
La France veut clore les discussions sur les normes pour les services et les marchés numériques, qui, entre autres, durcissent les conditions pour les grandes entreprises en ligne.
Elle prévoit également de consolider les positions des États membres sur la proposition de la taxe dite carbone ou sur l’interdiction d’importer des produits dont la production est associée à la déforestation.
Macron a également indiqué vouloir défendre les valeurs européennes communes et l’État de droit, dont Bruxelles débat avec la Pologne et la Hongrie.
Cependant, il ne veut pas faire pression pour des solutions énergiques, mais poursuivre les négociations, qui n’ont cependant pas contraint les pays mentionnés à faire des concessions importantes.
On ne peut donc pas attendre une percée majeure de la présidence française, car Macron « ne veut sans doute pas que le différend dégénère en une crise constitutionnelle de l’UE qui débouchera sur l’élection présidentielle française »écrit Politico Mujtaba Rahman, commentateur sur le site bruxellois.
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