C’est une nouveauté ici, mais certaines multinationales s’inquiètent depuis des années de la « déconnexion » de leurs salariés.
17 août 2024 05:42
Les employeurs slovènes doivent prendre des mesures d’ici le 16 novembre pour garantir le droit à la déconnexion. En substance, cela signifie que – selon la loi – « le travailleur ne sera pas à la disposition de l’employeur pendant la période d’exercice du droit au repos ou pendant les absences justifiées du travail (…) ».
Un employeur qui n’accordera pas le droit à la déconnexion à ses salariés s’exposera à une amende comprise entre 1 500 et 4 000 euros.
À ce jour, seule une poignée de pays européens ont légiféré sur le droit à la déconnexion. L’un des premiers est la France, où depuis 2017 une disposition légale est en vigueur selon laquelle les entreprises doivent négocier avec les représentants des salariés les conditions d’exercice de ce droit et les inscrire dans un acte interne.
Les médias français écrivent que les salariés ne comprennent souvent pas ce que leur apporte ce droit, car la loi prévoit des négociations obligatoires, mais pas l’obligation de conclure un accord entre l’employeur et les représentants des travailleurs. Il n’y a également aucune pénalité en cas de non-respect de l’accord.
Les médias et analyses étrangers citent le jugement de 2018 comme exemple selon lequel la loi n’est pas inefficace ; la société française Rentokil a dû payer 60 mille euros à un ancien employé après la décision de la cour de cassation, parce qu’elle n’avait pas respecté son droit à la déconnexion. L’employé devait être constamment joignable par téléphone et il n’était payé que pour les cas où il était effectivement contacté. Le tribunal a jugé que l’ancien salarié avait droit à une compensation pour les heures supplémentaires de service, ce qui constituait une violation de son droit à la déconnexion.
Accès bloqué à la messagerie professionnelle
Certaines entreprises multinationales ont déjà reconnu il y a des années les risques associés à une connectivité constante et ont pris des mesures pour les limiter.
L’entreprise allemande BMW a stipulé dans son règlement intérieur que les salariés peuvent convenir avec leur supérieur hiérarchique des horaires pendant lesquels ils sont disponibles pour travailler à distance (en plus des horaires de travail habituels). Pour eux, cela compte comme des heures de travail. Parallèlement, les salariés ont le droit d’être indisponibles pendant les vacances, les week-ends et après la fin de la journée de travail.
Le constructeur automobile Volkswagen est allé encore plus loin que son concurrent bavarois. Les employés ne peuvent pas accéder à leurs e-mails sur leurs smartphones entre 18h15 et 7h00. La mesure ne s’applique pas aux cadres supérieurs, a rapporté la BBC il y a des années.
Chez Daimler, il y a déjà dix ans, ils labouraient les terres en jachère en supprimant automatiquement les messages électroniques que les employés recevaient lorsqu’ils avaient activé le message d’absence du bureau pendant les vacances. L’expéditeur a reçu un message concernant l’absence du destinataire avec la note qu’il devra renvoyer l’e-mail lorsque l’employé sera de retour au bureau.
Le moins d’e-mails possible après la fin de la journée de travail
La multinationale chimique allemande Evonik, basée à Essen, a déjà introduit le « frein aux e-mails » (E-Mail-Bremse) en 2014. L’accord, qui s’applique à tous les employés de l’entreprise, stipule que les employés déterminent, avec leur supérieur, le période de disponibilité. Passé ce délai, ils ne sont plus tenus de répondre aux e-mails.
Le cas d’Evonik a été évoqué à plusieurs reprises dans les rapports des institutions européennes ces dernières années, mais il n’est pas clair si ce droit est toujours en vigueur. Le message de 2014 n’est plus disponible sur leur site Internet.
La société commerciale Lidl a introduit un délai en Belgique et au Luxembourg pour les e-mails internes envoyés après 18 heures. Les messages ne sont remis au destinataire que le lendemain à 7 heures du matin. Comme nous l’avons écrit, il est conseillé même aux employés slovènes qui doivent envoyer un message en dehors des heures normales de travail, un week-end ou un jour férié, d’utiliser la fonction de délai. « Cela garantit le respect du temps libre des salariés pendant le repos, les congés annuels et autres absences justifiées du travail », indique l’entreprise, ajoutant qu’elle prépare d’autres mesures qui « seront adoptées et mises en œuvre dans les délais prescrits », c’est-à-dire d’ici la mi-2017. Novembre .
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