Les citoyens parlent, sont-ils entendus ?

Il y a beaucoup de scepticisme, les a priori négativistes ne manquent pas, et pourtant il est le président français Emmanuel Macron, lorsqu’il a lancé il y a deux mois un débat public pour aider les Français à sortir de la crise (les gilets jaunes), il a accidentellement ouvert l’espace public de manière inédite. Il a donné sa parole aux citoyens, il faut maintenant qu’il leur montre qu’il les écoute vraiment.

Une grande enquête nationale s’achève aujourd’hui, et avant même les conclusions définitives, on peut affirmer que les Français aspirent à une inclusion démocratique dans la vie publique. Ils veulent plus de démocratie directe au niveau local : également parce que les sociétés modernes évoluent à une vitesse fulgurante et que la politique française donne l’impression de fonctionner selon les lents schémas du passé. Il n’est donc pas surprenant que ce soit comme pour Le Monde l’opinion et les craintes des citoyens ont été résumées par le maire Villepreux Stéphane Mirambeau – issus des rangs de la République, à partir de là -, depuis des années ils ne sont pas reconnus dans les décisions prises par la politique dont ils sont coupés.

Grands thèmes et craintes

Rappelons que du 15 janvier à aujourd’hui, des millions de Français ont pu participer au débat national que le gouvernement, après l’éclatement du mouvement des gilets jaunes, a articulé autour de quatre grands thèmes : les impôts et les dépenses publiques, la transition écologique. , la démocratie et les citoyens, et l’organisation de l’État et du secteur public. Ils pourraient apporter leurs suggestions, opinions, commentaires… soit lors de réunions locales et de conférences régionales, soit en ligne. Mais dès que le débat, dans lequel les maires ont joué un rôle logistique clé, a été ouvert à la mi-janvier, de nombreux médias et internautes l’ont rejeté d’avance, affirmant qu’il ne s’agirait pas du tout d’un débat, mais d’un simple bavardage. , car en fin de compte, le gouvernement sera tel et tel a tout fait à sa manière.

Le 15 janvier s’est ouvert en France un débat national sur la sortie de crise qui se termine aujourd’hui.

Les critiques ont souligné le caractère problématique de l’organisation, puisque de la manière dont le débat était conçu, il ne pouvait pas être indépendant : mais lorsqu’il était « piloté » par deux ministres, et que deux noms étaient choisis par le gouvernement parmi les cinq élus qui débattaient indépendance. C’est pourquoi, au cours des deux derniers mois, il y a eu de nombreuses mises en garde contre les préjugés, mais aussi contre le fait qu’en fin de compte, personne ne transférera les demandes, les messages et les propositions des citoyens vers la bonne destination : vers les décideurs. Non seulement les militants, mais aussi la profession (dans divers groupes de réflexion) ont souligné que les données collectées devraient désormais être accessibles à tous, clairement présentées et traitées publiquement. Mais comme de nombreux doutes subsistent quant à la transparence du processus, la conviction se répand que la synthèse ne sera finalement pas possible.

Conscience politique

Depuis qu’a éclaté à la mi-novembre le mouvement des Gilets jaunes – minoritaire mais extrêmement bruyant, au cours duquel certains sont même morts et beaucoup ont été blessés – la situation en France est particulière, mouvementée et aussi politiquement exigeante. Il y a quelques jours, à l’issue du débat, le Premier ministre Édouard Philippe déclarait donc être conscient qu’il existe trois causes d’insatisfaction: la chute du pouvoir d’achat après le déclenchement de la crise en 2008, le manque de perspectives, ou encore la peur de ce que l’avenir nous réserve et le sentiment des citoyens que personne ne les écoute. On se rendra vite compte à quel point les intentions du macronisme sont nobles, ou à quel point elles sont simplement… les chiens aboient et la caravane continue son chemin.

Benedict Lemieux

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