STA
26 mai 2014 14:14
| Mise à jour : 10:00 / 09/08/2017
Après la défaite des socialistes au pouvoir et la victoire du Front national aux élections européennes de dimanche en France, le président français François Hollande a convoqué aujourd’hui une réunion avec le Premier ministre Manuel Valls et les principaux ministres sur les conséquences possibles de l’échec des élections. Les médias et les politiques attribuent la responsabilité de la défaite à Hollande.
En France, le Front national d’extrême droite eurosceptique de Marine Le Pen a remporté les élections européennes, pour lesquelles 26 % des électeurs se sont rendus aux urnes selon les résultats provisoires et disposera de 24 des 74 sièges français au Parlement européen.
Elle est suivie par l’Union pour le mouvement populaire (UMP) de centre-droit avec 20,7% des voix, tandis que les socialistes au pouvoir ont subi un nouveau revers majeur avec 13,9% des voix, leur pire résultat dans l’histoire des élections européennes, après avoir été battus il y a deux mois aux élections locales.
Selon l’agence de presse française AFP, le Front national est devenu le parti français le plus fort avec sa victoire aux élections européennes, bien qu’il ne compte que deux députés au parlement français.
Dimanche, Marine Le Pen, 45 ans, a appelé Hollande à dissoudre le Parlement et à convoquer des élections législatives anticipées. Selon elle, les Français ont montré qu’ils ne voulaient plus être gouvernés par Bruxelles. « La nation ne demande qu’un seul type de politique : une politique des Français pour les Français et avec les Français », a-t-elle déclaré.
Hollande, avec ses principaux ministres, tente de limiter les dégâts et de convaincre les Français de la nécessité de poursuivre la politique qui a fait l’objet d’une motion de censure lors des élections, rapporte l’AFP. Dimanche soir déjà, après l’annonce des résultats des élections parallèles, l’Elysée a clairement fait savoir qu’il avait tiré des leçons de ces élections.
Un nouveau coup dur pour le président Hollande est porté par un sondage d’opinion publié aujourd’hui, qui montre que seulement 11 % des Français le voient comme un bon candidat pour les socialistes à la prochaine élection présidentielle de 2017.
Le Premier ministre français, Manuel Valls, a estimé aujourd’hui que le gouvernement français n’avait pas réussi à convaincre les électeurs que la France, économiquement affaiblie, était « sur la voie de la reprise ». Il a annoncé sur la chaîne de télévision RTL qu’il poursuivrait la mise en œuvre des réformes engagées. Il a ajouté que la France avait besoin de nouvelles baisses d’impôts, notamment de l’impôt sur le revenu, rapporte l’agence de presse allemande dpa.
Le succès du Front national, qui a obtenu son meilleur résultat dans une élection nationale jusqu’à présent, a été qualifié par Valls de « séisme ». Selon lui, les résultats montrent que l’UE doit mettre davantage l’accent sur les politiques de promotion de la croissance et de création de nouveaux emplois. Cependant, le Premier ministre a également souligné que le gouvernement s’en tiendrait à son programme de réformes économiques et à son engagement à atteindre les objectifs de déficit budgétaire fixés par l’UE.
« Notre seule mission est de continuer à réparer le pays. Si nous ne le faisons pas, nous ne remplirons pas notre responsabilité », a déclaré le Premier ministre, qui a également prévenu que la France ne serait pas en mesure de gouverner si le gouvernement changeait radicalement de direction.
« C’est une crise nationale, presque présidentielle », a commenté l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, issu de l’UMP, lui aussi mécontent des résultats. L’ancien Premier ministre François Fillon, lui aussi issu de l’UMP, a reconnu dimanche soir que le résultat du scrutin avait porté atteinte à la crédibilité et à l’honneur de son parti.
Les médias français décrivent les résultats des élections européennes comme un « tremblement de terre », un « choc » et un « coup de foudre », et la plupart des médias et des hommes politiques attribuent la responsabilité de la catastrophe au président Hollande.
« François Hollande continue sa chute vers l’enfer », écrit aujourd’hui le quotidien de droite Le Figaro, tandis que Libération, de gauche, souligne que les électeurs ont « puni » l’Europe, les partis au pouvoir, la politique de Hollande et la sienne. « Le plus tragique, c’est que le président du pays n’a plus de munitions », écrit Libération, qui estime que Hollande a épuisé ses dernières munitions début avril, en nommant Valls au poste de premier ministre.
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