L’extrême droite se rapproche de la majorité à l’Assemblée nationale

Le premier tour des premières élections anticipées en France depuis 1997, lorsqu’il était président Chirac dissout le parlement et la cohabitation commence (il nomme un socialiste comme premier ministre Lionel Jospin), a été marquée par une forte participation en métropole et dans les territoires d’outre-mer. La meilleure – mais pas la majorité absolue – revient aux populistes de droite, qui ont recueilli 34 % des voix.

Selon les données de l’institut Ipsos et de son partenaire Talano pour France Télévisions, Radio France, France24/RFI et LCP Assemblée Nationale, l’Assemblée nationale est suivie par le Nouveau Front Populaire avec 28,1%, suivi par l’alliance Ensemble de Macron en quatrième position avec 20,3% et Les Républicains avec 10,2%.

Lorsque les résultats des élections parallèles ont été annoncés à 20 heures, c’est bien sûr du côté de l’Assemblée nationale que le plus grand bruit a été entendu : quelques minutes plus tard, Marine Le Pen s’est présentée devant ses fervents partisans agitant des drapeaux tricolores. Gromko a annoncé que la démocratie avait parlé, que les voix des Français avaient pratiquement « anéanti le bloc macroniste », et a en même temps averti que seul le second tour serait décisif, et a appelé les Français à se mobiliser davantage. Son amant et potentiel futur Premier ministre (le plus jeune de l’histoire du pays), Jordan Bardella, a souligné à plusieurs reprises qu’il ne gouvernerait qu’avec une majorité absolue, ce que les résultats actuels ne garantissent pas. Selon les projections d’Ipsos et de Talana, ils devraient remporter entre 230 et 280 sièges parlementaires, et il en faudrait 289 pour cela (il y en a 577 à l’Assemblée nationale au total).

Marine Le Pen a salué le taux de participation élevé et a appelé les Français à se mobiliser davantage dimanche prochain. PHOTO : Yves Herman/Reuters

Les Français aux urnes – et dans la rue

Lors de ces élections historiques pour une France qui n’a jamais été gouvernée par l’extrême droite, la mobilisation est (était) le principal projet de tous les acteurs centraux. Et un succès qui plus est : lors des dernières élections législatives ordinaires, où Macron a perdu la majorité absolue au parlement, la participation en France métropolitaine était de 18,4 % à 12 heures et de 39,4 % à 17 heures, heure de publication des données actualisées. pourcentage. Cette année, elle était déjà de 25,9 % à midi et de 59,4 % à 17 heures. Ipsos et Talan estimaient qu’à la fin de la journée elle serait de 65,5 %, ce qui serait le plus élevé depuis 1997 (68 %), alors que d’autres sondeurs prévoyaient qu’elle serait plus proche de 70 %.

L’élection historique a donc entraîné un retournement de situation non seulement dans la répartition des voix, mais aussi en termes de participation électorale : les Français ne montrent pas beaucoup d’intérêt pour les élections législatives, seulement aux deux tours des deux dernières, en 2022 et 2017, par exemple plus de la moitié n’ont pas voté.

Déjà, avec les résultats des élections européennes, l'Assemblée nationale avait annoncé la fin du macronisme ; elle enverrait Jordan Bardella à Matignon, mais il ne gouvernerait qu'avec la majorité absolue. PHOTO : Yves Herman/Reuters

Déjà, avec les résultats des élections européennes, l’Assemblée nationale avait annoncé la fin du macronisme ; elle enverrait Jordan Bardella à Matignon, mais il ne gouvernerait qu’avec la majorité absolue. PHOTO : Yves Herman/Reuters

La campagne, brève mais intense, qui a aussi nécessité des décisions rapides (comme la création du Nouveau Front populaire, auquel se sont ralliés socialistes, La France insoumise, écologistes, communistes et autres), a été marquée, entre autres, par des manifestations de masse contre l’extrême droite. Tout comme le 9 juin dernier, lorsque l’Assemblée nationale en France célébrait les élections européennes, les sympathisants de la gauche se sont rassemblés hier place de la République à Paris.

Dans son discours, Marine Le Pen ne leur est pas restée redevable, pas plus qu’à Macron : elle a qualifié la gauche, qui, soit dit en passant, dirigeait les territoires d’outre-mer de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane française, de violente, antisémite et antirépublicaine, et a souligné qu’en cas de victoire de ces derniers, aucun Français ne serait privé de ses droits, tout au plus le contraire.

Mais dans les confrontations pré-électorales dans lesquelles l’Assemblée nationale représentait Bardella, le directeur de campagne d’Alliance Ensemble et actuel Premier ministre Gabriel Attalet la gauche était représentée à chaque fois par un représentant différent, son parti a été le plus critiqué, entre autres, pour l’annonce qu’il interdirait l’occupation de hautes fonctions publiques par les titulaires de double nationalité et abolirait ius de sel.

Les principaux thèmes préélectoraux n’ont pas changé depuis les élections européennes, mais les migrations et le pouvoir d’achat sont au premier plan. Le second tour des élections aura lieu ce dimanche 7 juillet ; pour Macron, l’article de la Constitution qu’il a utilisé pour dissoudre le Parlement stipule qu’il ne peut pas le faire à nouveau dans un délai d’un an après les dernières élections.

Benedict Lemieux

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