A peine deux mois après le coup d’État au Niger, alors que la junte militaire est sous le commandement du chef de la garde présidentielle Abdourahaman Tchiani a renversé le président élu Mohamed Bazoum, son plus proche allié a fait un grand pas en arrière. Le défi lancé par la France depuis deux mois aux nouveaux dirigeants de facto de Niamey, qui ne sont pas d’accord avec les tentatives des pays de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de rendre pacifiquement le pouvoir au président Bazoum, a pris fin dimanche soir. Président français Emmanuel Macron il a annoncé le retrait de l’ambassadeur de Sylvain Itté et le reste du personnel diplomatique et le départ d’environ 1 500 soldats français du pays. Leur retrait progressif du Niger sera achevé d’ici la fin de l’année et ils se coordonneront avec les putschistes pour qu’il se déroule sans problème.
Options restreintes
La France a jusqu’à présent rejeté les demandes des putschistes de rappeler l’ambassadeur, signalant symboliquement qu’elle ne reconnaît pas les nouveaux dirigeants. Aujourd’hui, l’annonce de son retour au pays est l’indicateur le plus visible du changement au moins partiel de Paris dans sa politique à l’égard du Niger. Les putschistes avaient déjà exigé le retrait d’Itté il y a des semaines, mais la France a maintenu l’ambassadeur en place et a exigé la fin du blocus de l’ambassade, qui empêchait principalement les déplacements de l’ambassadeur et les livraisons régulières de nourriture, mais entraînait également la perquisition. des voitures entrant et sortant de l’ambassade. Macron a été en contact téléphonique constant avec Bazoum, lui assurant qu’ils ne se retireraient pas sans son accord. L’annonce du retrait de l’ambassadeur et de l’armée est donc un revirement majeur pour le Paris officiel.
C’est aussi un coup dur pour la politique française en Afrique. Au cours des deux derniers mois, elle n’a pas trouvé de solution pour rétablir la situation constitutionnelle dans son ancienne colonie. L’idée d’une intervention militaire des pays de la CEDEAO s’est révélée irréalisable, car elle pourrait plonger la région dans une crise encore plus profonde que celle qu’elle connaît déjà en raison d’une série de coups d’État militaires et de la zone toujours en expansion contrôlée par les terroristes de l’État islamique au Sahel. . « Nous mettrons fin à notre coopération militaire avec les autorités nigériennes actuelles, car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme », a expliqué Macron pour justifier le retrait de l’armée. Les options de la France et de la CEDEAO se sont également rétrécies après que le trio de pays où les coups d’État ont eu lieu – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ait conclu un pacte de défense commune. « Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale d’une ou plusieurs parties contractantes est considérée comme une agression contre les autres parties », écrit le trio dans l’accord commun.
Les drones américains à nouveau dans les airs
« Nous célébrons une nouvelle étape vers la souveraineté du Niger. C’est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien », a salué la junte au pouvoir dans un communiqué à la télévision d’État. Environ 1 100 soldats américains restent dans le pays, ayant partiellement déménagé il y a quelques semaines de la base près de Niamey à Agadez, située à quelque neuf cents kilomètres de là. Bien qu’ils soient confinés dans leurs bases après le coup d’État, après des négociations avec les putschistes – les États-Unis ont investi des centaines de millions de dollars dans la base là-bas ainsi que dans l’armée nigérienne, l’un de leurs principaux partenaires au Sahel – les États-Unis sont néanmoins parvenus à un accord sur la poursuite des opérations militaires contre les extrémistes. Drones et avions militaires décollent à nouveau des bases américaines, tandis que l’espace aérien du Niger est fermé aux avions français.
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