Nous, les femmes, ne nous tairons plus. Dix-sept anciens ministres français, de gauche comme de droite, se sont unis contre le sexisme et le harcèlement sexuel, qui sont depuis longtemps et semblent toujours présents sur le terrain politique. L’affaire Baupin a mis en lumière à quel point la société française est encore machiste, et donc arriérée.
La sale histoire a été révélée récemment lorsque France Inter et Mediapart ont publié les témoignages de huit membres du parti Europe Écologie Les Verts contre Denis Baupin, député et aujourd’hui vice-président démissionnaire du parti. Assemblée nationale. Ils ont révélé publiquement – certains avec leur prénom, leur nom, d’autres sous des pseudonymes – que le mari de leur collègue Emmanuelle Cosse, jusqu’à récemment leader du parti et aujourd’hui ministre du Logement, les avait pelotés et harcelés sexuellement. Il s’est montré obscène et abusif à leur égard pendant de nombreuses années, de 1998 à 2014. Bien qu’il ait nié les allégations et que l’affaire soit actuellement devant les tribunaux, il a immédiatement démissionné de son poste de vice-président. Le scandale n’a pas seulement bouleversé la politique verte et la scène médiatique française. Dimanche, 17 anciens ministres ont également publié dans le Journal du Dimanche un appel aux Françaises pour qu’elles cessent de se taire. La boîte de Pandore est ouverte.
L’environnement doit s’adapter
Comme l’ont annoncé les signataires – parmi lesquels Roselyne Bachelot, Cécile Duflot, Aurélie Filippetti, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Rama Yade – ils dénonceront désormais publiquement et durement tout propos sexiste et le rejetteront systématiquement. Aucun comportement inapproprié ne sera autorisé, et aucun geste indécent non plus… Elles écrivent entre autres : « Comme toutes les femmes entrées dans des domaines auparavant exclusivement masculins, nous avons dû subir le sexisme et lutter contre celui-ci. » Mais maintenant, ce n’est pas aux femmes de s’adapter à la situation, mais certains hommes devront changer leurs comportements. Assez. L’immunité a disparu. Il y aura une punition.
« Nous encourageons toutes les femmes victimes de harcèlement sexuel et de violences sexuelles à s’exprimer et à décider d’intenter une action en justice… Nous demandons à nos partis et groupes politiques d’enquêter si de tels actes ont eu lieu et, si oui, d’aider les victimes », dire la vérité. » Les signataires préviennent que la législation du travail protège les salariés, mais n’est pas suffisamment respectée. Très peu de Françaises décident de porter plainte et très peu de procès aboutissent à une condamnation.
Ambiance primitive
À quel point la société française sexiste et machiste est encore montrée dans les réactions du public. Alors qu’une partie de l’opinion publique, notamment les femmes, manifeste devant l’Assemblée nationale et réclame ce qui devrait aller de soi : l’égalité de traitement entre hommes et femmes, les réactions sur Internet révèlent combien de primitivité existe encore. On lit, en disant, combien peu probable que certaines femmes politiques aient été elles aussi victimes de harcèlement, sexuel, verbal… alors qu’elles ne sont pas très séduisantes.
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