Le président français Emmanuel Macron a rejeté lundi la possibilité de nommer un nouveau gouvernement français sous la direction de la coalition de partis de gauche victorieuse – le Nouveau Front populaire – lors des élections législatives. Il a également rejeté la nomination de Lucie Castets au poste de Premier ministre, une candidate assez méconnue du grand public et qui n’est membre d’aucun des partis qui composent le front triomphant. Malgré le choix tactique de la candidate, la coalition de gauche n’a pas obtenu la bénédiction de Macron. Le Nouveau Front populaire est certes sorti vainqueur des élections législatives, mais il a remporté 109 sièges au Parlement, ce qui n’a pas été suffisant pour former seul un gouvernement. Macron a annoncé sa décision après des discussions avec les dirigeants d’autres partis qui ont eu lieu ce week-end. La rencontre la plus marquante a été celle avec la cheffe informelle du parti d’extrême droite Rassemblement national, Marine Le Pen. La présidente a justifié sa décision en affirmant que le gouvernement du Nouveau Front populaire menacerait la stabilité institutionnelle de l’Etat français.
Macron retarde la décision de nommer un Premier ministre depuis 52 jours, soit le délai le plus long de la Ve République française. Si le gouvernement était dirigé par une personne qui n’est pas issue de l’alliance Renaissance de Macron, ce serait la première fois depuis 1997 et seulement la troisième fois sous la Ve République que le chef de l’État et le Premier ministre ne seraient pas issus du même parti. Les principales contradictions se situent entre les partis centristes et le plus grand parti du Nouveau Front populaire, la France insurgée, dirigé par Jean-Luc Mélenchon. Theo Aiolfi, politologue à l’université Paris-Cergy, nous explique ces contrastes.
Les contradictions entre les partis naissent principalement des différences entre leurs programmes politiques. La politique économique du Nouveau Front populaire s’inspire principalement des idées keynésiennes, tandis que Macron et tous ceux à sa droite jurent par les réformes libérales classiques d’austérité et de réduction de la taille de l’État, qui ont poussé les citoyens français dans la rue à plusieurs reprises au fil des ans.
Aïolfi
Mélenchon est probablement conscient de son impopularité à l’Assemblée nationale française. C’est pourquoi il a également proposé que la France insoumise, même si elle recueille le plus de voix parmi les membres de la coalition de partis de gauche, renonce à ses postes ministériels. Il s’inspirera ainsi du Parti communiste français issu du Front populaire originel, qui, après les élections de 1936, ne participa pas au gouvernement, mais le soutint simplement. Quel effet cela a-t-il eu sur les négociations avec Macron, explique Aiolfi.
Les principaux acteurs des élections ont été principalement la coalition de gauche et libérale et l’Assemblée nationale d’extrême droite, mais à l’Assemblée nationale, le parti Républicain de centre-droit a également remporté un nombre important de voix.Elle a obtenu 39 sièges. Selon l’interlocuteur, les Républicains font partie des plans de Macron pour éloigner le Premier ministre de leurs rangs.
Les projets de Macron pour une grande coalition ne sont toutefois pas sans fondement. Aiolfi explique qu’au sein du Nouveau Front Populaire, il existe différentes idées sur la manière de dépasser le seuil des 289 voix. Cela a également conduit à la désignation de Lucie Castets comme candidate au poste de Premier ministre. Jusqu’à présent, Lucie Castets a occupé divers postes de haut fonctionnaire et occupe actuellement le poste de directrice des finances à la municipalité de Paris. En plus de ne pas avoir de carte de parti, elle est également assez méconnue du grand public.
Selon l’interlocuteur, le rôle de la langue dans la balance sera joué par le Parti socialiste, qui fait partie du Nouveau Front populaire. Aux élections, le parti a pris la deuxième place en termes de nombre de voix parmi les membres du front. Néanmoins, une opposition se dessine au sein du parti, qui est plus dirigée contre Macron que contre Mélenchon.
Les partis centristes feront tout pour que le nouveau gouvernement sorte le moins possible de leur zone de confort. Mais la France insoumise ne le peut pas. Mélenchon a déjà appelé le peuple à descendre dans la rue le 7 septembre pour défendre la démocratie.

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