Après plusieurs jours de troubles, la situation s’apaise
La nuit dernière a été la deuxième plus calme en France depuis que des émeutes ont éclaté dans tout le pays il y a une semaine suite à la mort d’un adolescent tué par un policier lors d’un contrôle routier. Grâce à une présence policière accrue, selon le ministère de l’Intérieur, 72 personnes ont été arrêtées. Le président français Emmanuel Macron a visité la préfecture de police de Paris.
Lors de sa visite, il a remercié la police pour son travail et a préconisé la possibilité de « sanctionner financièrement rapidement les parents qui ne surveillent pas leurs enfants », rapporte le journal Le Parisien. Près de la moitié des personnes arrêtées lors des émeutes étaient des mineurs. Certains n’avaient que 12 ans.
Déjà au plus fort des émeutes, Macron avait appelé les parents à contrôler leurs enfants, affirmant que c’était leur travail et non celui de l’État. En France, les parents sont déjà responsables des dommages financiers causés par leurs enfants mineurs. Une amende pouvant aller jusqu’à 30 000 euros et une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans sont également prévues pour les parents qui « menaceraient la santé, la sécurité, la morale et l’éducation de leur enfant », selon l’agence de presse française AFP.
Hier soir, Macron et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ont également visité la caserne où sont stationnées les unités d’intervention de la brigade anticriminalité. Dans un tweet, il a remercié les policiers, gendarmes et pompiers « pour leur travail exceptionnel ces dernières nuits ».
Le ministère de l’Intérieur a annoncé aujourd’hui qu’il y a eu beaucoup moins de violences la nuit dernière et que 72 personnes ont été interpellées, dont 24 à Paris et ses environs. 24 bâtiments ont été incendiés ou endommagés. Les émeutiers ont incendié 159 véhicules à travers le pays et 202 incendies ont été enregistrés dans des poubelles et autres lieux publics. Aucun policier n’a été blessé. Deux nuits plus tôt, 45 000 étaient installés à travers le pays, selon l’AFP.
Macron recevra aujourd’hui les maires de quelque 220 communes touchées par les troubles. Le palais présidentiel a annoncé qu’avec cette conversation, il souhaitait « entamer un processus à long terme visant à comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit aux derniers événements ».
Des bâtiments municipaux et gouvernementaux, dont 150 hôtels particuliers ou bâtiments municipaux, ont également été pris pour cible par des émeutiers lors des émeutes qui ont suivi la mort d’un garçon de 17 ans à Nanterre, en banlieue parisienne. Dimanche soir, des inconnus ont pénétré avec leur voiture dans la maison du maire de L’Hay-les-Roses, au sud de Paris, et ont incendié la voiture. L’épouse du maire et l’un des enfants ont été blessés alors qu’ils tentaient de s’enfuir.
A l’appel de l’association des maires de France, de nombreux rassemblements de soutien au maire ont eu lieu partout en France lundi après-midi. Lors des rassemblements, ils ont exprimé leur opposition aux manifestations violentes.
Les violentes manifestations, qui se sont transformées en émeutes, se sont calmées pour la première fois lundi soir. Avant cela, depuis mardi soir, des centaines de personnes étaient arrêtées chaque jour pour avoir incendié des voitures, des bus, des poubelles et d’autres objets dans des lieux et des bâtiments publics et pillé des magasins. Selon les données officielles, 3.915 personnes ont été arrêtées depuis vendredi dernier, dont 1.244 mineurs. 684 policiers et pompiers ont été blessés. Près de 6 000 voitures ont été incendiées.
Selon les estimations de la principale organisation patronale Medef, les dégâts se chiffrent à un milliard d’euros. Lundi, plusieurs organisations ont appelé le gouvernement à prendre des mesures pour soutenir les commerçants et entrepreneurs touchés et à créer un fonds pour ceux qui ont tout perdu.
Les manifestations ont éclaté après la mort d’un adolescent d’origine algérienne, identifié comme Nahel M. Il a été abattu par un policier à Nanterre, en banlieue parisienne, lors d’un contrôle routier mardi soir. Malgré l’aide des secours, le jeune homme est décédé des suites de blessures par balle à la poitrine. Les émeutes ont commencé la nuit même. Le policier qui l’a tué est accusé de meurtre avec préméditation et est en garde à vue.
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