Plusieurs rassemblements contre les violences policières ont été annoncés aujourd’hui à travers la France, tandis que la police parisienne aurait interdit un rassemblement dans le centre-ville, les autorités françaises craignant une résurgence des émeutes qui ont secoué le pays la semaine dernière, rapporte l’agence de presse française AFP.
L’interdiction du rassemblement d’aujourd’hui à Paris fait suite à une décision de justice qui avait précédemment interdit un rassemblement à la mémoire d’Adama Traoré. Sa sœur prévoyait d’organiser un événement commémoratif à Beaumont-sur-Oise, au nord de Paris.
Cependant, en raison de la situation toujours tendue dans le pays suite à la mort d’un jeune de 17 ans d’origine algérienne, tué par un policier lors d’un contrôle routier mardi dernier, le tribunal a décidé vendredi que la probabilité de nouvelles émeutes et d’un L’atteinte à l’ordre public était trop importante pour permettre la tenue d’un événement commémoratif.
La sœur aînée d’Adam, Assa Traoré, a confirmé dans une vidéo sur Twitter qu’il n’y aurait pas de cérémonie commémorative à Beaumont-sur-Oise suite à l’ordonnance du tribunal. « Le gouvernement a décidé de jeter de l’huile sur le feu et ne respecte pas la mémoire de mon jeune frère », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté qu’elle participerait aujourd’hui à un rassemblement place de la République, dans le centre de Paris, pour « dire au monde entier que les gens ont des droits même après la mort ». Mais cette « marche pour la justice » sera également interdite, selon la préfecture de police de Paris, rapporte l’AFP.
Une trentaine de manifestations similaires contre les violences policières sont prévues aujourd’hui dans toute la France, notamment dans les villes de Lille, Marseille, Nantes et Strasbourg. Des centaines de manifestants se sont rassemblés à Strasbourg et les manifestations prévues à Marseille ont été déplacées hors du centre-ville sur ordre de la police.
Plusieurs syndicats, partis politiques et autres organisations ont déclaré que les « rassemblements civiques » d’aujourd’hui seraient l’occasion pour les citoyens d’exprimer leur tristesse et leur colère face aux politiques discriminatoires de la police, en particulier dans les quartiers populaires. Ils appellent également à des réformes de la police.
De son côté, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a critiqué les organisateurs des manifestations dans les grandes villes, qui « ne se sont pas encore remis des ravages » de la semaine dernière. Selon les chiffres officiels, la police française a arrêté plus de 3 700 personnes, dont au moins 1 160 mineurs, en lien avec les manifestations de la semaine de troubles depuis le 27 juin.
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