Quelques écoles en France introduisent des uniformes scolaires à titre expérimental

Au cours des dernières décennies, les codes vestimentaires scolaires ont été beaucoup plus souples que par le passé – ce qui, d’une part, est libérateur pour les enfants, mais d’autre part, c’est là que les différences sociales et économiques entre eux se manifestent souvent. Ainsi, dans la ville de Béziers en France, des uniformes ont été introduits à titre expérimental, rapporte-t-il. Gardien.

Les uniformes, qui ne sont plus obligatoires en France depuis 1968, ont été introduits dans quatre écoles dans le cadre d’un programme pilote gouvernemental visant à voir si le port des mêmes vêtements réduirait les inégalités et améliorerait les relations entre écoliers. Hier, environ 700 étudiants les portaient pour la première fois. Selon le ministre de l’Éducation Nicole Belloubet environ 92 écoles se sont inscrites à l’expérience. Contrairement à Béziers, dit-elle, la majorité s’est montrée « plus discrète » à ce sujet.

PHOTO : Pascal Guyot/AFP

« Nous aimerions voir si le port de l’uniforme peut créer plus de paix dans les salles de classe », a souligné Nicole Belloubet, ajoutant qu’il vaut mieux apprendre dans un environnement apaisé. Les élèves les reçoivent pendant les vacances de mi-trimestre et se composent d’un blazer bleu marine avec le logo de l’école, de deux polos blancs, d’un pull gris et d’un pantalon et short pour les garçons ou d’une jupe pour les filles.

Maire de Béziers Robert Ménard PHOTO : Pascal Guyot/AFP

Maire de Béziers Robert Ménard PHOTO : Pascal Guyot/AFP

Robert Ménard, le maire de Béziers, est convaincu que les uniformes aideront à lutter contre le harcèlement. « Quand on est riche ou pauvre, on ne s’habille pas exactement de la même manière. Désormais cette différence sera moins visible. »

Mais le syndicat des enseignants SE-Unsa s’y oppose, estimant qu’il s’agit d’une « réponse superficielle au problème fondamental » et qu’elle ne résoudra pas les problèmes et les échecs des étudiants. Les écoles ont jusqu’en juin pour postuler à cette initiative. Les critiques, dont de nombreux parents, affirment que l’argent serait mieux dépensé dans d’autres domaines de l’éducation publique.

Chaque uniforme, financé par la ville et les autorités éducatives locales, coûte 200 euros.  PHOTO : Pascal Guyot/AFP

Chaque uniforme, financé par la ville et les autorités éducatives locales, coûte 200 euros. PHOTO : Pascal Guyot/AFP

Les uniformes n’éradiqueront pas les inégalités

L’école de Marseille devrait être impliquée, mais elle l’est, comme indiqué AFP, 66 pour cent des étudiants ont voté contre. Dans le village de Plouisy en Bretagne, le maire est issu du parti du président Emmanuel Macron a postulé au projet pilote mais s’est retiré suite aux plaintes de parents en colère.

« Le public [državne] les écoles ne devraient jamais tenter d’imiter les pires excès des écoles privées », ont écrit les parents dans une lettre ouverte de protestation, ajoutant que les uniformes n’éradiqueront jamais complètement les inégalités et la discrimination.

Michel Tondellier, sociologue et maître de conférences à l’Université des Antilles, auteur d’un livre sur l’uniforme, a également souligné qu’un enfant pauvre qui porte un uniforme reste pauvre. « L’habillement n’éliminera pas les inégalités socio-économiques, mais atténuera seulement leurs aspects les plus visibles. »

Il fut le premier à introduire l’uniforme dans les lycées en France Napoléon Bonaparte en 1802, qui voulaient introduire plus de discipline militaire dans le système éducatif, ils s’inspirèrent donc également des uniformes militaires.

Le débat sur la question de savoir s’ils devraient être rétablis après avoir été abolis il y a plus de 60 ans a refait surface en 2003 lorsque l’ancien ministre de l’Éducation a soulevé la question, mais le projet n’a pas reçu le soutien du gouvernement.

En 2016, ils sont les candidats présidentiels de la droite François Fillon et leader d’extrême droite Marine Le Pen a inclus l’introduction des uniformes scolaires dans son programme électoral. L’année suivante, il est alors ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer s’est déclaré favorable à l’introduction d’uniformes.

Première dame de France Brigitte Macronancien professeur d’art dramatique et premier ministre Gabriel Attalancien ministre de l’Éducation, a également exprimé son soutien aux uniformes.

Les parents sont cependant divisés : certains estiment que cela conduirait à une égalité plus évidente, tandis que d’autres soulignent que les inégalités pourraient encore s’exprimer dans d’autres domaines tels que les chaussures, les foulards, les téléphones portables et les sacs à dos.

Christelle Bret

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