Un pont sur la Manche ? Après le Brexit, tout sera possible

Londres – Ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a relancé l’idée de construire un pont routier sur la Manche, ce qui renforcerait considérablement les liaisons de transport entre le Royaume-Uni et la France plus d’une décennie après la construction de l’Eurotunnel.

Selon les médias de l’île, Johnson a présenté cette idée hier lors du sommet franco-britannique à l’Académie royale militaire de Sandhurst, près de Londres, auquel était également présent le président français. Emmanuel Macron. Selon les rapports, cela du Daily Telegraph a répondu positivement à la proposition du ministre et a accepté que l’État réalise le projet.

Selon lui, il est « absurde » qu’il n’y ait qu’une seule liaison ferroviaire entre les deux pays, qui appartiennent au groupe des plus grandes économies mondiales. Ouvert en 1994, le tunnel sous la Manche, long de 50 kilomètres, est encore aujourd’hui considéré comme une prouesse de construction, bien qu’il soit dépassé en longueur par les tunnels de Chine, du Japon et de Suisse. Les trains à grande vitesse Eurostar circulent quotidiennement depuis près d’un quart de siècle entre Londres, Paris et Bruxelles, transportant un peu plus de dix millions de personnes par an.

Une vue sur la côte de la Manche depuis le ferry. Photo : Reuters/Toby Melville

Si le développement d’idées aussi ambitieuses était limité par la technologie dans le passé, il a tellement progressé ces dernières années qu’il n’y a aucun obstacle à la construction de ce type de pont. Entre autres choses, certains architectes de renom le garantissent également. Les seuls véritables obstacles sont à la fois la volonté politique et l’argent.

Preuve d’affection

Comme l’ont confirmé hier la Première ministre britannique Theresa May et le président français Macron lors du sommet, Londres et Paris veulent limiter les dégâts potentiels de la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE avec de nouveaux projets communs dans les domaines de la défense, de la sécurité et de la culture. Londres, en particulier, veut démontrer par tous les moyens que le Brexit n’affectera pas les relations bilatérales étroites avec les alliés européens traditionnels.

Selon le journaliste et auteur britannique Tim Shipman, l’ancien maire de Londres a évoqué pour la première fois cette idée à ses collègues lors du congrès du Parti conservateur de l’année dernière. Il aurait notamment insisté sur le fait que la construction d’une liaison routière avec la France serait la meilleure preuve possible de la volonté de la Grande-Bretagne de coopérer avec l’Europe après le Brexit.

Les premières réactions à la proposition de Johnson sont mitigées. Certains critiques y voient avant tout une tentative de créer un héritage politique plutôt qu’un projet d’infrastructure qui apporterait de réels bénéfices. Dans le même temps, ils soulignent l’échec des projets d’infrastructure passés de Johnson. Les plus célèbres sont l’idée d’un aéroport flottant dans l’estuaire de la Tamise, qu’il préconise depuis longtemps comme alternative à la construction d’une troisième piste à l’aéroport d’Heathrow à Londres. En tant que maire, il a également approuvé la construction d’un pont « jardin » de plus de 200 millions de livres sterling sur la Tamise, mais celui-ci n’a jamais été réalisé en raison de son coût élevé.

Frédéric Charron

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