En France, nouvelles manifestations et grève contre la réforme des retraites, plusieurs incidents sont signalés



Une scène parisienne. Photo : Reuters

Selon le ministère de l’Intérieur, environ 570 000 personnes se sont rassemblées dans les manifestations à travers le pays, dont 57 000 à Paris, alors qu’une estimation officielle de la fédération syndicale nationale n’est pas encore connue. Le nombre de manifestants était moindre que lors de la précédente manifestation générale du 28 mars. Le syndicat CGT affirme que 400 000 personnes se sont rassemblées rien qu’à Paris.

11 500 policiers assurent la sécurité.

Plusieurs incidents ont été signalés dans la capitale. Le long du boulevard Montparnasse, selon le journal Le Figaro, un groupe de manifestants radicaux a mis le feu à une partie de la verrière du bar populaire de Macron, La Rotonde, où il a célébré sa première victoire à l’élection présidentielle en 2017. Les pompiers ont rapidement éteint l’incendie, mais maintenant le bar est gardé par la police. Des arrêts de bus ont également été incendiés depuis la capitale.

Les manifestants ont également fait irruption dans le bâtiment où la société d’investissement américaine BlackRock a ses locaux, et qui abritait auparavant la banque française Crédit Lyonnais, mais ils ont été rapidement chassés, rapporte l’agence de presse allemande DPA.

Dans la ville de Nantes, dans l’ouest du pays, des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Quelques commerces sont endommagés à Lyon. Dans d’autres endroits, les manifestations se sont déroulées pacifiquement.


Photo : Reuters
Photo : Reuters

Des manifestants contre la réforme qui fait passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans

« Ce que font ceux qui sont au pouvoir, nous pouvons le défaire » ont crié des manifestants à Rennes, dans l’ouest de la France. « Nous nous battons pour nos retraites. « Grève, blocus, Macron, éloigne-toi. » Ce sont deux des nombreux signes par lesquels les manifestants expriment leur mécontentement face à la réforme adoptée.

Comme nous l’avons signalé, après des semaines de protestations – qui durent depuis janvier – et des sessions infructueuses de l’Assemblée nationale, le gouvernement a adopté la réforme le 20 mars, en utilisant le mécanisme constitutionnel. Cela a encore tendu ses relations avec les partenaires sociaux, ainsi que les protestations.

Les entretiens de la Première ministre Elisabeth Borne avec les représentants des huit principaux syndicats se sont également terminés mercredi sans accord. Les syndicats exigeant le retour en arrière de la réforme ont appelé à une participation record aux grèves et manifestations d’aujourd’hui.

Les dirigeants syndicaux et les manifestants insistent sur le fait que la seule façon de résoudre la crise est de retirer la loi, ce que le Premier ministre et le président du pays Emmanuel Macronqui visite la Chine, refuse.

« Il n’y a pas d’autre solution que de retirer la réforme », a déclaré le nouveau dirigeant du syndicat CGT au début du rassemblement parisien aujourd’hui Sophie Binet. Laurent Bergerchef du plus grand syndicat CFDT, a appelé k « au plus grand nombre possible de travailleurs, hommes et femmes, pour rejoindre les rassemblements à travers la France ».

Comme le rapporte Reuters, aujourd’hui indiquera si l’opposition aux réformes se renforcera ou s’essoufflera à l’avenir. Selon le ministère de l’Intérieur, il y avait 740 000 personnes lors de rassemblements à travers le pays jeudi dernier, et le nombre le plus élevé était le 7 mars, quand il y avait 1,28 million.


A gauche, Laurent Berger, Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT).  Photo : Reuters
A gauche, Laurent Berger, Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT). Photo : Reuters

Il y a moins de grévistes dans l’enseignement aujourd’hui que par le passé

Selon l’agence de presse française AFP, les perturbations et le nombre de grévistes sont déjà moindres que lors des précédentes journées d’actions de protestation, notamment dans la circulation, plus fluide, et dans l’éducation. Reuters cite des médias locaux disant que 20% des enseignants du primaire devraient être en grève aujourd’hui, contre 30% le 28 mars, selon le syndicat Snuipp-FSU.

Des blocages de lycées et d’universités ont eu lieu ce matin à Lyon, Rennes, Lille et Paris, y compris à la prestigieuse Sorbonne Université. En raison des fermetures des entrées des grandes villes, des embouteillages se sont produits. Il y a aussi eu moins de problèmes dans le trafic ferroviaire que lors des précédentes journées de protestation, et dans le trafic aérien, les autorités ont appelé à une réduction du nombre de vols d’un cinquième dans plusieurs villes, dont Bordeaux et Marseille, mais pas à Paris.

Les travailleurs des raffineries et des centrales nucléaires sont toujours en grève, tandis que les éboueurs ont mis fin à leur grève la semaine dernière.

Les sondages d’opinion montrent que la grande majorité des Français s’opposent au changement de législation et à la décision du gouvernement de faire passer la réforme en contournant le parlement. Mais Macron insiste. « Si le rôle du président est de prendre des décisions en accord avec l’opinion publique, alors nous n’avons pas du tout besoin d’élections. Être président signifie que vous devez également prendre des décisions qui ne seront pas populaires au moment où elles seront prises. »

En attendant, le gouvernement attend la décision du Conseil constitutionnel, qui se prononcera le 14 avril sur la constitutionnalité de la réforme très impopulaire. Le tribunal peut la confirmer ou la rejeter en tout ou en partie. Les experts constitutionnels estiment qu’il y a peu de chances qu’il soit rejeté.

Damien Dupont

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