#interview Uroš Zorman : Une relégation en première partie de championnat serait un désastre

La Slovénie a perdu contre la Serbie dans les qualifications supplémentaires pour la Coupe du monde 2023, mais a reçu un cadeau (in)attendu – une invitation spéciale. Vous vous y attendiez ?

Mes prétendues déclarations selon lesquelles je ne l’attendais en aucune façon ont été rendues publiques, je voudrais donc clarifier cela. Déjà par le passé, quand j’étais encore joueur, nous étions parfois éliminés lors des éliminatoires, mais nous n’avions pas reçu d’invitation spéciale. Et comme je suis évidemment né sous une (mal)heureuse étoile, d’une part je m’y attendais tranquillement, mais d’autre part j’ai souvent pensé au fait que nous retomberions en tant que petite Slovénie. Mais cette fois, tout s’est bien passé.

En raison de l’invitation spéciale, ressentez-vous une pression et une responsabilité supplémentaires pour vous montrer sous le meilleur jour possible lors de la compétition et justifier la confiance de l’IHF ?

Les membres du personnel expert le ressentent très bien et en sont conscients. Maintenant que nous avons rencontré les joueurs, nous allons également discuter de ces questions et les finaliser. Chaque joueur est un professionnel, chacun sait ce qu’il fait et pourquoi il est dans l’équipe nationale. Nous vivons tous du handball, certes pas de l’équipe nationale, mais du club, mais c’est notre métier, notre miroir. Si quelqu’un dans le club se jette à corps perdu à l’entraînement et sur le terrain, je ne vois pas pourquoi il ne ferait pas la même chose en équipe nationale. Parce que jouer pour l’équipe nationale et écouter son hymne national est un honneur et un privilège particulier.

En tant qu’entraîneur, vous ferez vos débuts lors d’une grande compétition en Pologne, où vous avez été sociétaire de Kielce entre 2011 et 2018, avec qui vous êtes également devenu champion d’Europe en 2016.

C’est formidable, mais en même temps, c’est un motif, un désir et une responsabilité supplémentaires pour moi. Mais pour être honnête, je n’en suis pas encore tout à fait conscient. Mais plus on se rapproche du début de la compétition, plus ma prise de conscience sera grande. C’est un événement sportif mondial et, à l’exception des Jeux Olympiques, la plus grande compétition de handball au monde, donc faire partie d’une équipe et aussi de son sélectionneur est quelque chose d’unique, d’inoubliable et d’inestimable. Je peux dire que la Pologne est ma deuxième maison, ma deuxième patrie, donc tout sera encore plus spécial pour moi.

Trois équipes nationales de chacun des huit groupes se qualifient pour la deuxième partie, la Slovénie ne devrait donc avoir aucun problème à se classer parmi les 24 premières.

D’une part, je suis d’accord, mais d’autre part, cela ne peut jamais être garanti à 100% à l’avance. Un bon exemple est la récente Coupe du monde de football au Qatar, qui a une fois de plus montré que tout le monde sait jouer au bon football, et donc les grosses surprises n’ont pas manqué. C’est aussi le cas en handball, aussi bien aux championnats du monde qu’aux championnats d’Europe. C’est logique que les Slovènes se voient sûrement au second tour, car une élimination au premier tour serait pour nous une catastrophe. En tant que personne et athlète, je m’efforce toujours d’atteindre les objectifs les plus élevés, mais en même temps, j’essaie aussi d’être réaliste. Dans le sport, tout est possible, beaucoup dépend de la forme quotidienne, des blessures, du bon jour, de l’approche… Dans le handball moderne, même un avantage ou un déficit de six ou sept buts ne veut rien dire ni ne garantit rien, car tout peut changer très rapidement. En tout cas, j’attends de nous la bonne attitude, l’envie, la combativité, la motivation et la soif de victoire, et surtout, que nous représentions la Slovénie avec fierté, avec succès et la tête haute.

De quelle réalisation au WC 2023 seriez-vous satisfait ?

Le groupe difficile avec les deux superpuissances France et Pologne est aussi le résultat d’une invitation spéciale, grâce à laquelle nous sommes tombés dans le dernier tambour du tirage au sort. Si nous nous qualifions directement pour le Mondial, nous serions dans le premier ou le deuxième tambour, mais il pourrait toujours arriver qu’une autre équipe nationale forte glisse et que nous la rencontrions. Les champions olympiques en titre, la France, se démarquent et sont les premiers favoris de notre groupe, la Pologne joue à domicile, ce qui est un gros avantage, mais cela peut aussi être une grosse pression et un fardeau. Selon le classement du handball, l’Arabie saoudite est la pire du groupe, mais les Arabes ont également joué à un niveau élevé ces dernières années. Mon objectif est de me qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, ce qui sera très difficile, mais je crois que nous sommes capables d’y parvenir.

Christelle Bret

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