Les États-Unis font pression sur Pristina pour qu’elle accepte la proposition de Bruxelles concernant les relations avec la Serbie

A Belgrade, ils ont déjà montré leur volonté de mettre en œuvre la proposition ces derniers jours, mais Pristina hésite à le faire.



La police du Kosovo patrouille à Mitrovica, divisée sur le plan ethnique, dans le nord du Kosovo. Photo : AP

« Aujourd’hui, j’ai parlé avec le Premier ministre Albin Kurti de la proposition de l’UE pour la normalisation des relations avec la Serbie et j’ai appelé le Kosovo à l’accepter. Le sujet clé était notre partenariat et l’objectif commun de promouvoir l’intégration européenne et euro-atlantique du Kosovo. » a-t-il annoncé mardi sur le réseau social Twitter Chollet.

Bruxelles a présenté la proposition, connue du public sous le nom d’accord franco-allemand, aux autorités de Pristina et de Belgrade à la fin de l’année dernière. Outre la France et l’Allemagne, les États-Unis la soutiennent également, et la partie européenne plaide pour que les deux parties l’acceptent d’ici le printemps.

Selon le réseau Radio, il a la proposition Gratuit L’Europe  (RSE), qui a eu un aperçu de l’accord, la même approche des deux côtés : il prévoit le respect de l’intégrité territoriale, l’inviolabilité des frontières, la reconnaissance des symboles de l’État et des arrangements spéciaux pour la communauté serbe au Kosovo, mentionne le soutien mutuel entre les deux pays dans le processus d’intégration européenne, mais ne mentionne pas explicitement la reconnaissance mutuelle ou l’adhésion du Kosovo aux Nations unies, sur lesquelles le Kosovo insiste, écrit-il RSE. Il demande également à la Serbie de ne pas entraver l’adhésion du Kosovo aux organisations internationales.

Chollet a écrit sur Twitter qu’il avait également parlé avec Kurti de l’importance d’établir une communauté de municipalités serbes au Kosovo et du retour des Serbes du Kosovo à leur emploi après avoir quitté les institutions du Kosovo en signe de protestation à la fin de l’année dernière.

La création d’une communauté de municipalités serbes au Kosovo est prévue par l’accord de Bruxelles de 2013, mais Pristina ne l’a pas mis en œuvre, ce qui constitue l’un des principaux obstacles à la normalisation des relations entre les deux pays. Prishtina refuse de donner à la communauté le pouvoir exécutif, et elle refuse formellement de mettre en œuvre cette partie de l’accord parce qu’elle serait en conflit avec Kosovo la Constitution.

L’ambassade américaine à Pristina a annoncé une discussion sur la communauté pour le 31 janvier, à laquelle elle a invité des représentants de la société civile, de hauts représentants politiques et des représentants de partis politiques.

L’envoyé spécial de l’UE pour le dialogue entre Belgrade et Pristina s’est également entretenu avec Kurti de la proposition vendredi dernier. Miroslav Lajčak. Il était accompagné de l’envoyé américain pour les Balkans occidentaux Gabriel Escobar et les principaux conseillers en politique étrangère de France, d’Allemagne et d’Italie.


Miroslav Lajčak.  Photo : EPA
Miroslav Lajčak. Photo : EPA

Lajčak est satisfait de la réponse serbe, mais pas de celle du Kosovo

Après la rencontre avec le Premier ministre du Kosovo à Pristina, Lajčak a annoncé qu’il attendait plus de compréhension pour les propositions de la délégation internationale, mais en revanche, il était satisfait de la réaction du président serbe Aleksandar Vučić, qu’il a rencontré le même jour à Belgrade. Vučić a exprimé sa volonté de mettre en œuvre l’accord à Lajčak, et lundi, il a expliqué sa position dans une adresse aux citoyens. Il a déclaré que le plan présenté par Washington et Bruxelles a été mis sur la table et a également été accepté par les cinq membres de l’UE qui n’ont pas reconnu le Kosovo. Avec cela, selon lui, le plan est devenu de facto le cadre de négociation pour l’entrée de la Serbie dans l’UE. Il a souligné les conséquences politiques et économiques, si ce plan ne serait pas accepté.

Le haut représentant de la politique étrangère de l’UE s’est également dit satisfait de l’allocution du président serbe Josep Borrel. « En ce qui concerne le dialogue entre Belgrade et Pristina avec l’intervention de l’UE, le haut représentant Borrell a réitéré la nécessité de résoudre la crise en cours, il s’attend donc à de manière constructive engagement sur la récente proposition de l’UE de normaliser les relations. Il a évalué positivement le discours public de Vučić sur cette question,», ont-ils déclaré mardi à l’issue d’une rencontre avec le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dačić annoncé à Borrell.

Lors de sa visite à Bruxelles, où il a rencontré de hauts représentants politiques de l’UE, Dačić a répété la position du président serbe. Selon l’agence de presse serbe Tanjug, il a confirmé que la Serbie est prête à travailler « sur la base et la mise en œuvre de la proposition de l’UE », et la ligne rouge qu’ils ne franchiront pas est l’adhésion du Kosovo à l’ONU et l’établissement d’une communauté de Serbes municipalités.

Damien Dupont

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