Paris : une publicité controversée pour les JO retire une croix d’un célèbre monument

En prévision des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris cet été, l’affiche officielle de ce grand événement sportif a fait beaucoup de poussière ces derniers jours : l’illustrateur a représenté l’un des monuments les plus célèbres de la capitale française, Les Invalides, sans la croix au sommet du dôme.

Lorsque les organisateurs des Jeux olympiques de cette année Paris 2024 présenté au public les affiches officielles de cet événement sportif international, les rendus artistiques de la capitale française ont suscité de nombreuses discussions : l’illustrateur français Ugo Gattoni, qui a conçu des publicités colorées dans le style art Décoil a omis un détail important sur l’un des sites les plus caractéristiques de la ville : la croix au sommet du dôme Les Invalidesun musée et monument lié à l’histoire militaire de France, un hôpital et une maison de retraite pour anciens combattants du XVIIe siècle, comme le rapporte le portail en ligne La Croix Internationale.

Les Invalides. PHOTO : Wikipédia/Daniel Vorndran

De nombreux autres symboles et monuments français figurent sur l’affiche olympique, notamment la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe. Représentation du célèbre Les Invalides cependant, l’absence de la croix au sommet du dôme en a bouleversé beaucoup, y compris les fonctionnaires.

Déni de l’identité française ?

« Ils sont prêts à nier la France au point de déformer la réalité et d’effacer son histoire », s’est montré dur François-Xavier Bellamy, député européen, sur les réseaux sociaux : « Comment peut-on comprendre l’institution Les Invalides, si l’on effaçait la croix qui représente son sens le plus profond ? Comment peut-on prétendre aimer le pays si l’on fait tout pour détruire ses racines ?

Et il n’était pas le seul. L’indignation a été exprimée par de nombreux autres responsables politiques français, qui se demandent pourquoi la croix a été retirée du sommet du dôme, pourquoi le drapeau français n’est pas sur la photo et quel est l’intérêt d’accueillir les Jeux olympiques en France « si nous voulons cacher qui nous sommes ».


Les affiches officielles sont une interprétation artistique joyeuse et légère de la ville sportive nouvellement imaginée.

Vraiment juste un rendu artistique ?

Le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques a défendu la création artistique d’Ugo Gattoni dans un communiqué de presse en déclarant : « Les affiches officielles sont une interprétation artistique joyeuse et légère d’une ville sportive nouvellement imaginée ». Selon eux, l’artiste a utilisé sa liberté artistique et a représenté de nombreux facteurs à sa manière : il s’agirait d’une représentation ni détaillée ni fidèle à la réalité – la Tour Eiffel est par exemple représentée en rose, le métro serpente sous le Arc de Triomphe… et cela, selon eux, « ne doit pas faire l’objet d’interprétations politiquement motivées ».

Selon les organisateurs des Jeux Olympiques Paris 2024 les directives imposées à l’artiste par le Comité olympique n’incluaient pas la suppression des symboles religieux. Il a seulement été indiqué qu’il devait inclure le logo olympique, le numéro et les dates des Jeux olympiques d’été dans son travail.

Gattoni, l’affichiste, a également défendu son travail, expliquant qu’il représentait les objets et les bâtiments sur les affiches tels qu’ils lui apparaissaient dans l’esprit, sans « aucune arrière-pensée ».

Affiche olympique de 1924. PHOTO : eBay

Comme ils le rappellent à La Croix Internationale, Paris a accueilli les Jeux Olympiques pour la dernière fois en 1924 : à cette époque, l’une des deux affiches officielles de cet événement sportif majeur représentait un lanceur de javelot. La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre était représentée en arrière-plan. La croix manquait également sur celui-ci.

Une histoire célèbre…

L’histoire de Paris ressemble à celle de 2017, lorsque le public a été bouleversé par une chaîne de vente au détail bien connue: elle a « supprimé » les symboles chrétiens des photos sur les emballages des produits grecs. Dans certains pays européens, leurs magasins ont été boycottés à cette époque.

Après les réactions critiques, le représentant de l’entreprise a souligné qu’une partie intégrante de sa politique marketing est de « maintenir la neutralité religieuse et politique », mais comme la chaîne de magasins a reçu une pluie de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux, elle a publié des excuses, dans dans lequel ils ont écrit qu’ils avaient commis une erreur qu’ils regrettaient profondément.

Bénédict Lémieux

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