Pour qu’il n’y ait plus de place pour les charlatans

Le ministère de la Santé s’est clairement donné pour tâche de réformer le système dans le domaine de la santé mentale également, puisqu’il annonce également la réglementation légale de la psychothérapie et une stratégie de prise en charge de la démence, une maladie qui représente, comme le soulignent les experts, le plus grand fardeau sanitaire, social et financier du monde moderne , mais il est encore stigmatisé. On estime qu’il touche plus de personnes qu’il n’est diagnostiqué de cancer et qu’on investit dix fois moins dans sa recherche.

Pourquoi est-il nécessaire de réglementer le domaine de la psychothérapie ? Aussi parce que cette profession n’est pas réglementée dans notre pays. N’importe qui peut se faire appeler psychothérapeute, ouvrir un statut d’indépendant et créer un site internet, même s’il n’a pas lu un seul livre sur le sujet ou s’il n’a suivi qu’un « cours du week-end ». Les personnes qui se trouvent dans une situation désespérée ne pensent souvent même pas que quelqu’un qui prétend être un psychothérapeute les trompe. L’officialisation du statut de cette profession et l’établissement de critères d’obtention d’une licence devraient mettre de l’ordre dans lequel il n’y aurait plus de place pour les charlatans du week-end, et surtout, cela protégerait l’usager.

Il semble que les intentions des responsables soient bonnes, mais ce groupe au sein du ministère n’est en aucun cas le premier à s’atteler à réglementer cette matière exigeante. En d’autres termes, la raison pour laquelle nous parlons encore de la nécessité de réglementer la psychothérapie en 2024 n’est pas que personne n’y ait encore pensé. Depuis au moins deux décennies, des experts dans ce domaine, dont de nombreux ministres compétents, s’emploient à définir juridiquement l’activité et ses protagonistes. Dans le passé, l’un des plus grands obstacles au ministère était identifié comme « les opinions et les attentes non coordonnées des représentants de diverses professions, qui sont parfois diamétralement opposées ». D’un côté, il y a des écoles qui dispensent une formation autofinancée pour une profession qui n’existe pas officiellement, de l’autre, des personnels médicaux qui pointent la nécessité de compétences diagnostiques et la séparation de la psychothérapie dans le réseau médical du conseil en dehors de elle, et la troisième défend la condition de maturité personnelle et d’expérience de vie. Il y a encore pas mal de points de désaccord. La question est de savoir si cette autorité sanitaire sera en mesure de surmonter les points de vue des groupes d’intérêt en mettant l’accent sur et pour le bénéfice des personnes qui ont besoin d’aide.

Frédéric Charron

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