La France enquête sur l’ancien Premier ministre tchèque soupçonné de blanchiment d’argent

Les actifs de Babis à Mougins, qui font l’objet d’une enquête, comprennent deux propriétés qui auraient été achetées par l’intermédiaire d’une société basée à Monaco détenue par une entité américaine.

Le processus compliqué par lequel Babiš est arrivé dans cette propriété d’une valeur totale de 14 millions d’euros a été révélé au public dans les documents de Pandora, à travers lesquels des journalistes du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont exposé les transactions financières controversées des dirigeants mondiaux et influenceurs dans les paradis fiscaux.

Babiš a acquis deux propriétés par le biais de son entreprise immobilière en 2009, dont une villa d’une superficie de 500 mètres carrés et un terrain attenant de trois hectares.

Il a fait ses courses avec de l’argent

La facture d’achat, vue par les journalistes du journal parisien, indique que l’achat a été effectué en espèces. Mais les révélations des documents de Pandora indiquent que la société américaine de Babiš a contracté un prêt de 15 millions d’euros auprès d’une société des îles Vierges britanniques pour l’achat. Ce prêt n’est pas enregistré dans les documents officiels français, ce qui conduit les enquêteurs à soupçonner qu’il s’agit d’un cas de blanchiment d’argent.

En 2016 et 2018, Babiš a ensuite progressivement transféré la propriété du bien immobilier à une personne morale qui lui appartenait, transférant les actions de ces sociétés américaines et munichoises à son épouse Monika Babišova, qui les a rétrocédées à la société de son mari le même jour.

Selon Le Monde, ces enquêtes prennent souvent beaucoup de temps, d’autant plus compliquées que les différents pays concernés – dont beaucoup sont des paradis fiscaux – ne sont pas toujours prêts à coopérer avec les enquêteurs.

Il ne s’agit pas de la première enquête sur des irrégularités financières contre Babiš, puisque le parquet tchèque a déposé un acte d’accusation contre lui en mars de cette année pour suspicion de détournement de fonds européens.

Babiš est accusé en République tchèque d’avoir reçu en 2008 deux millions de fonds européens pour ses entreprises pour la construction du complexe Stork’s Nest. Les fonds étaient destinés à soutenir les petites et moyennes entreprises, tandis que Babiš dirigeait la holding Agrofert, qui comprend près de 200 entreprises.

Babiš a dirigé le gouvernement à Prague entre 2017 et 2021, lorsqu’il a perdu le pouvoir lors des élections d’octobre.

Frédéric Charron

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