La France reste sans gaz russe, l’Italie avec une nouvelle coupure d’approvisionnement

Le géant russe de l’énergie Gazprom continue de réduire ses approvisionnements en gaz naturel vers l’Europe. La France ne reçoit pas de gaz russe et l’Italie, qui a reçu jeudi environ 65 pour cent des quantités demandées, n’en recevra que 50 pour cent aujourd’hui. La moitié des quantités de gaz seront également livrées aujourd’hui à la Slovaquie, tandis que l’Allemagne connaît depuis plusieurs jours une réduction de son approvisionnement de 60 %.

La France n’a plus reçu de gaz naturel de Russie via le gazoduc depuis le 15 juin, a annoncé aujourd’hui le gestionnaire du réseau GRTgaz, selon l’agence de presse française AFP. Le pays obtient environ 17 pour cent de son gaz de Russie via des connexions réseau avec l’Allemagne, qui dépend fortement des approvisionnements russes et a qualifié la décision de Gazprom de réduire ses approvisionnements de politique.

Néanmoins, selon GRTgaz, il n’y a actuellement aucun risque sur les stocks de gaz français, puisque les stocks sont remplis à 56 pour cent, contre 50 pour cent habituellement en juin.

La France et d’autres pays ont augmenté leurs importations de gaz en provenance d’Espagne via des gazoducs depuis l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, tout en augmentant leurs achats de gaz naturel liquéfié livré par bateau. Une grande partie du GNL provient toujours de Russie, la France étant actuellement l’un des plus gros acheteurs, selon un rapport du Centre finlandais de recherche sur l’énergie et l’air pur.

L’Italie a été frappée aujourd’hui par une nouvelle réduction de son approvisionnement, à savoir 50 pour cent, a annoncé aujourd’hui Eni, après que Gazprom a réduit son approvisionnement de 15 pour cent mercredi et de 35 pour cent jeudi. Même en Italie, on estime que la décision de Gazprom est politique.

Gazprom excuse les retards dans la réparation de la station de compression

Face aux tensions entre la Russie et l’Occident à cause de l’Ukraine, Gazprom défend la réduction des quantités de gaz fournies à l’Europe. Il a justifié la réduction de l’approvisionnement en gaz via le gazoduc Severni tok 1 par le retard dans la réparation de la station de compression de Portovaja, où les composants sous pression sont réparés par la société allemande Siemens Energy.

Siemens a déjà expliqué que la turbine à gaz, en réparation au Canada, ne peut actuellement être livrée depuis Montréal en raison des sanctions contre la Russie. Avec seulement trois turbines en fonctionnement à la centrale, celle-ci ne peut fournir que cent millions de mètres cubes de gaz par jour, contre 167 millions de mètres cubes prévus.

Draghi a qualifié de mensonge les excuses de Gazprom

Premier ministre italien Mario Draghi a rejeté jeudi les excuses de Gazprom, affirmant qu’il s’agissait d’un problème technique. « Nous, l’Allemagne et d’autres, pensons que c’est un mensonge », a-t-il déclaré. Selon lui, Gazprom, qui estime que Moscou a parfaitement le droit de jouer selon ses propres règles, utilise ses livraisons de gaz à des fins « politiques ».

La quantité de gaz livrée à la Slovaquie a également été réduite de moitié aujourd’hui. Cela s’est traduit par une contraction de 10 % mardi, de 15 % mercredi et de 30 % jeudi. Cependant, cela ne menace pas le pays, puisque la société slovaque SPP a signé un contrat pour la fourniture de gaz via la mer du Nord et qu’un pétrolier transportant du gaz liquéfié en provenance de Croatie est également en route. De plus, les entrepôts sont remplis à environ 52 %.

Cependant, Moscou a perdu plusieurs clients européens du gaz après avoir exigé que tous les pays « hostiles » paient en roubles le gaz naturel russe en réponse aux sanctions occidentales dues à l’invasion de l’Ukraine. Les livraisons de gaz à la Pologne, à la Bulgarie, à la Finlande et aux Pays-Bas ont été temporairement suspendues parce qu’ils ne veulent pas payer en roubles.

Frédéric Charron

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