Aujourd’hui autour de deux motions de censure au gouvernement français

Les partis d’opposition de droite et de gauche ont soumis un vote de censure au gouvernement après qu’il ait contourné le parlement lors de l’adoption de la réforme des retraites, citant l’article 49.3 de la constitution, qui déjà la semaine dernière et également au cours du week-end a provoqué de nombreuses manifestations dans les villes françaises. Tout ne s’est pas déroulé sans heurts. A Lyon, des manifestants ont fait irruption dans la mairie et ont déclenché un incendie, qui a été rapidement éteint par les pompiers, et 36 manifestants ont été interpellés. Ces derniers sont également entrés dans de nombreux bureaux électoraux de députés, dont le chef de file des Républicains conservateurs, Eric Ciotti. La décision du président français Emmanuel Macron de mettre en œuvre la réforme des retraites sans vote à l’assemblée, malgré l’opposition des syndicats et du public, a alimenté encore plus de mécontentement, et cela pourrait s’intensifier dans les prochains jours.

Les résultats des sondages d’opinion menés par l’institut Ifop entre le 9 et le 16 mars montrent à quel point la résistance des Français est forte à la réforme des retraites, que le président français Macron veut mettre en œuvre de toutes les manières avec le gouvernement. Pas moins de sept répondants sur dix ont répondu qu’ils n’étaient pas satisfaits du président du pays et de sa politique, et seulement 28 % des répondants ont répondu qu’ils en étaient satisfaits. L’Elysée est ainsi menacé d’une impopularité record, comparable à celle du temps des manifestations des gilets jaunes en 2019, selon les médias français.

Les républicains ne soutiendront pas une motion de censure

Néanmoins, il semble que les motions de censure contre le gouvernement n’aboutiront pas. Macron n’a pas réussi à convaincre tous les républicains de voter la réforme à l’assemblée, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il l’a acceptée sans elle, mais en même temps les républicains sont divisés avant même le vote de défiance. Leur chef, Erik Ciotti, a d’ores et déjà annoncé que son groupe parlementaire n’exprimerait pas sa défiance au gouvernement, affirmant qu’il ne rejoindrait jamais la « coalition des extrémistes ». Si la motion de censure à l’Assemblée aboutissait, Macron dissoudrait le parlement et convoquerait des élections anticipées, ce qu’il a déjà menacé, et ce scénario ne convient pas non plus aux républicains. L’opposition aurait cependant absolument besoin de leurs voix pour que la motion de censure aboutisse. Mais si les deux motions de censure ne sont pas votées, alors la réforme des retraites est considérée comme adoptée, ce qui risque d’enflammer encore plus les protestations et de déclencher une vague de grèves dans le pays.

Ceux-ci paralysent le pays depuis janvier, le trafic ferroviaire est interrompu à maintes reprises, le métro fonctionne irrégulièrement, les crèches restent partiellement fermées, les raffineries sont en grève, ce qui entraîne un manque de carburant aux pompes, les ordures s’accumulent à Paris en raison à une grève des services municipaux. Macron a annoncé hier qu’il s’adresserait à la nation en début de semaine, espérant calmer quelque peu les esprits, mais les prévisions sont tout sauf prometteuses. Plus des deux tiers des Français s’opposent fermement à la réforme des retraites, qui fera passer progressivement l’âge de la retraite de 62 à 64 ans et la durée d’activité sans prélèvements à 43 ans.

Bénédict Lémieux

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