France : Droit constitutionnel contradictoire à l’avortement

Après que l’Assemblée nationale française a approuvé l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution en janvier, le Sénat, la chambre haute du Parlement français, a fait de même hier.

L’inscription sera finalisée lundi prochain, lors de la réunion du Congrès, l’organe qui unit les deux chambres du parlement et qui doit se réunir lors de la modification de la constitution.

Le président français Emmanuel Macron s’est dit hier satisfait de la décision du Sénat et a rappelé qu’il était favorable à « rendre irrévocable la liberté des femmes d’interrompre volontairement leur grossesse ».


L’avortement, qui est rarement une décision totalement libre, ne doit pas être envisagé uniquement sous l’angle des droits des femmes.

L’archevêque de Lyon, Olivier de Germay, demandait la veille du vote au Sénat : « Si la loi est votée, la France mettrait sur le même pied la même dignité de toute vie humaine – un principe constitutionnel – et la liberté d’accès à l’avortement. Comment expliquer une telle contradiction ? Les évêques français ont déjà exprimé leur position en décembre, avant le vote à l’Assemblée nationale. Chaque vie est un cadeau pour ce monde a souligné qu’un cadeau fragile et précieux doit être accepté et servi du début jusqu’à sa fin naturelle. Ils ont également écrit que le nombre d’avortements en 2022 était le plus élevé depuis 1990. « Notre société devrait voir cela avant tout comme un signe de défaite en matière d’éducation, de contrôle et de soutien social, économique et humain à celles qui en ont besoin », ont-ils pensé et rappelé. Le commandement de Dieu « Tu ne tueras pas ».

« Nous appelons de tout cœur à ce que les droits des femmes soient mieux garantis et promus. Mais l’avortement, qui est rarement une décision totalement libre, ne doit pas être perçu uniquement sous l’angle des droits des femmes », a rappelé le président de la conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort.


En 2023, on retrouve un triste record de 234 000 avortements en France, alors que partout en Europe le nombre d’avortements diminue.

Mgr de Germay de Lyon estime également que depuis la dépénalisation de l’avortement en 1975, tout a été fait pour rendre l’avortement plus facile et plus fréquent. « Les conséquences sont entre nos mains : en 2023 on constate un triste record de 234 000 avortements en France, alors que partout en Europe le nombre d’avortements diminue. » Il s’interroge également sur la possibilité d’un débat sur l’avortement en France ; selon lui, « il est devenu difficile d’exprimer son opinion sur cette question si l’on ne veut pas devenir la cible des médias ».

Michel Aupetit, ancien archevêque de Paris, bioéthicien et médecin, s’est montré particulièrement dur, écrivant sur le réseau X que la loi adoptée « tend à tuer la conscience ». Avec cela, selon ses propres termes, la France a atteint son point le plus bas, « elle est devenue un Etat totalitaire ».

Bénédict Lémieux

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