Colonisation sanglante de l’Afrique : Les Français ont justifié le meurtre des indigènes par la chaleur

A la fin du 19e siècle, les hommes politiques européens lancent une « bataille pour l’Afrique ». Les Français ont envoyé le Capitaine Voulet sur le Continent Noir, et un sadique fou en est ressorti !

Gagnez de nouvelles sources de richesse et de prestige international. Telles sont les principales raisons pour lesquelles les politiciens européens se livrent une « bataille pour l’Afrique » en cette fin de XIXe siècle. Ils justifient la tâche de coloniser le continent noir par la nécessité d’accomplir une « mission de civilisation » à laquelle on dit qu’ils ont un droit moral. Ils renvoient à l’opinion de nombreux intellectuels qui ont succombé à l’illusion que c’est la civilisation européenne qui est la plus avancée au monde et que la race blanche est supérieure aux autres. Dans le cadre du « bien », il est donc du devoir des Européens de contrôler les « peuples arriérés et primitifs » d’Afrique. L’idée radicale se répandra des salons intellectuels non seulement aux politiciens, mais aussi à une partie substantielle du public. La part du lion est jouée par les journalistes qui défendent la « mission de civilisation » même si la force militaire est utilisée ! Par exemple, un journaliste influent Charmes Gabriel (1850-1886) écrit dans un de ses articles :Si la France acquiert l’ouest du Soudan (aujourd’hui le Mali), ce sera pour y apporter la paix, le commerce et la tolérance, même au prix du sang versé… Qui peut plaider dans ce cas le détournement de force ?« 

Nous faisons ce qu’il faut !

C’est le pays du coq gaélique qui est l’un des plus actifs dans la conquête de l’Afrique, et les Français discutent avec vivacité de la « mission de civilisation ». Elle est de plus en plus soutenue par les politiciens et, en 1895, elle est acceptée par les représentants de la Troisième République française (elle existait en 1870-1940) comme doctrine officielle de leur politique étrangère. Le public ne s’y oppose pas, au contraire, il est d’accord avec cette décision, telle que décrite par l’actuel orientaliste slovaque Silvestre Trnovec: „L’idée de la propagation de la civilisation a finalement littéralement soulevé les masses françaises pour soutenir l’expansion coloniale … en Afrique comme une bonne et juste chose.Cependant, on ne sait plus trop comment « l’ordre et le progrès » sont promus sur le continent noir. Le gouvernement est avare d’informations. Il ne se vante pas des atrocités commises par les soldats lors de la conquête de nouveaux territoires. Le symbole imaginaire de la cruauté commise par les Français en Afrique est la mission Voulet-Chanoin de 1898-1899, que Paris balaie habilement sous le tapis…

Autorisation de voler

Capitaine Paul Voulet (1866-1899) et lieutenant Julien Chanoine (1870-1899) ne sont pas des « néophytes africains ». Ils ont accompli une mission réussie dans ce qui est aujourd’hui le Burkina Faso (Afrique de l’Ouest), où ils ont acquis la réputation d’un assassin de sang-froid à travers le massacre des indigènes. Probablement pour cette raison, leurs supérieurs les ont choisis en 1898 pour une autre tâche difficile. Ils sont partis de Dakar, au Sénégal, vers l’est à l’intérieur du continent, explorant le paysage entre la ville de ZUinder (dans l’actuel Nigeria) et le lac Tchad et les plaçant sous la « protection française ». Comment ils le font dépend d’eux. Le ministère des Colonies, comme autrefois, n’entend pas leur lier les mains. Voulet en est content. Il a une liberté absolue, mais 400 soldats français parfaitement formés, comme il l’a demandé, n’obtiendront pas. Il doit faire autrement. Quelques officiers français et moins de 200 sénégalais à sa disposition ne suffisent pas. Il recrute donc des centaines de volontaires africains, à qui il promet « l’autorisation de piller » en récompense. Voulet ne peut même pas payer des porteurs expérimentés, alors il loue des centaines d’hommes en bonne forme physique des villages environnants.

Les têtes s’accumulent

Là où ils passent, il reste un déclencheur. Voulet est impitoyable. Il brûle des villages entiers et tue des indigènes, y compris des femmes et des femmes ! Il n’est même pas dérangé par le fait qu’ils lui remettent du bétail ou de la nourriture sans distraction. Le capitaine économise des munitions, alors ses soldats massacrent généralement les villageois à la baïonnette. Les têtes coupées grondent alors en guise d’avertissement lors du voyage vers les monticules ! Tout le monde n’a pas envie de tels abattoirs. Lieutenant Louis Péteau ça ne durera pas un jour et je me demande s’il ne combattra pas Chanois. Il ne cessera de blablater, si bien que fin janvier 1899 Voulet l’élimine de l’expédition et le renvoie au Sénégal. Le jeune officier ne gardera pas pour lui les horreurs auxquelles il a personnellement assisté. Il écrit une longue lettre à sa fiancée, qui vit à Paris. La femme choquée envoie le témoignage de Péteau à un député qui rend compte au parlement. Le gouvernement français n’a d’autre choix que d’intervenir. « Trouve Voulet, relève-le du commandement de l’expédition et ramène-le ! » Le colonel reçoit des ordres Jean-François Klobb (1857-1899), commandant de la base française de Tombouctou (actuel Mali).

Il se moque des affaires

Il ne faut pas beaucoup de travail pour trouver l’expédition, qui se compose d’environ 1800 personnes. Klobb avec une unité de 50 soldats voyage d’un village incendié à un autre. En juin 1899, il arrive dans une petite colonie près de Zinder, où il apprend que Voulet campe à quelques kilomètres de là. Le colonel envoie un groupe de soldats derrière lui avec la nouvelle qu’il a été relevé du commandement de l’expédition et qu’il doit immédiatement se préparer à retourner au Sénégal. Mais le capitaine se moque d’eux et commence à menacer. Quelques jours passent et Klobb se déplace avec toute l’unité vers le camp. « Ne tirez pas à tout prix ! il commande à ses maris et à lui-même et, désarmé, il entreprend de négocier. Cependant, Voulet ne vaut pas un accord. Au préalable, il a envoyé tous les officiers français et sénégalais effectuer des tâches sur le terrain et n’a gardé que tous les voyous africains capables dans le camp. Sur son ordre, ils tirent plusieurs salles d’avertissement en l’air. Cependant, Klobb ignore l’appel à ne pas s’approcher, alors les soldats de Voulet lui tirent dessus et chassent ses hommes.

J’abandonne ma patrie !

« Le colonel Klobb est mort, je l’ai tué. Je suis devenu un paria ! annonce Voulet à ses compatriotes lorsqu’ils rentrent au camp le soir. « C’est alors simplement venu à notre connaissance. Nous terminerons notre mission et établirons notre propre royaume indépendant au lac Tchad ! » convainc les soldats gelés. Le lendemain, il informe le gouvernement français de ses projets par une lettre : « Je ne regrette rien de ce que j’ai fait. Je renonce à ma famille et à ma patrie. Je ne suis plus un Français, mais un chef noir, et j’établirai mon propre empire ! Pendant ce temps, les tensions montent dans le camp. Chanoine reste fidèle à Voulet, mais les autres officiers ne sont pas d’accord avec l’idée folle. En accord avec les Sénégalais, ils décident de se débarrasser du capitaine fou. Le 17 juillet 1899, une émeute éclate dans le camp, au cours de laquelle Chanoine est tué. Voulet parvient à s’échapper et se cache. Mais lorsqu’il revient le lendemain et tente de rétablir l’ordre, il est également abattu…

Il remplira la tâche

Et après? « C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. C’est la seule façon dont nous espérons qu’ils ne nous mèneront pas en cour martiale. » le lieutenant soupçonne Paul Joalland (1870-1940), qui prend le commandement de l’expédition. Les autres officiers doivent admettre qu’il a raison. L’expédition se dirige donc vers Zinder et fin juillet 1899 la ville est occupée. Après plusieurs mois de repos et de sécurisation de la région du Joalland, il divisera son armée. Il renvoie les soldats mécontents, qui menacent d’un autre soulèvement, à Dakar et se rend au lac Tchad avec le reste des hommes. Il attendra des renforts et en avril 1900 les Français et leurs alliés africains gagneront la bataille de Kousseri (dans l’actuel Cameroun) contre le chef de l’empire local. Rabihem az-Zubayrem (vers 1842-1900), qui tombera au combat. Le but de la mission Voulet-Chanoin était rempli, il était temps de rentrer à Dakar. Joalland et ses compagnons ne devinent pas quelle « récompense » les attend là-bas…

Le coupable était la météo

La France est debout, la nouvelle des atrocités de Voulet divulguée au public. Les gens sont indignés et la « mission de civilisation » en Afrique fait soudainement face à d’énormes critiques. Mais lorsque la nouvelle de la réussite de l’expédition par Joalland arrive dans le pays, la colère du public s’apaise considérablement ! Le gouvernement français en profitera pour empêcher la création d’une commission parlementaire spéciale pour traiter du scandale. Cependant, la vérité est que les crimes de Voulet feront l’objet d’une enquête jusqu’à la fin de 1902. Les enquêteurs entendent de nombreux témoins et étudient des piles de documents, mais leur conclusion est triste : « La météo est en cause, Voulet est devenu fou à cause de la chaleur ! » Tous les membres de son expédition sont graciés et, par exemple, le lieutenant Joalland rattrape plus tard l’armée française sauf le général…

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Auteur: © revue HISTORY / Milan Uram

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Bénédict Lémieux

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