Le philosophe slovène-français Evgen Bavčar sur les émeutes en France, la désintégration de l’Union européenne et l’exclusion de Boris Pahor de la Foire du livre de Francfort

Depuis plusieurs jours, la France est en proie à des manifestations déclenchées par la mort d’un jeune Arabe. Que se passe-t-il dans ce pays confronté à des centaines de milliers d’immigrés illégaux, à quel point l’Europe devient-elle « chaude » à cause de tout cela, qui rejette de plus en plus les racines dont elle est née, avons-nous demandé au citoyen d’Europe dans ce Hot Topic, par ailleurs excellent connaisseur de la situation en France, le philosophe, essayiste, publiciste et photographe qui y vit et travaille, Evgen Bavčar.

« En France, nous n’assistons pas à une manifestation au sens classique du terme, c’est un fracas, c’est une attaque contre les institutions de l’Etat », Bavčar en est convaincu, évoquant plus de 250 kiosques détruits et des centaines de distributeurs automatiques, de magasins et même de voitures.

L’interlocuteur est convaincu qu’outre les nombreux immigrés en France, le problème en France c’est aussi qu’on parle beaucoup de droits, mais pas de devoirs. « Si nous parlons de droits, nous devons aussi parler de devoirs. Si quelqu’un a certains droits civils et jouit de ces droits, il doit aussi accepter certaines obligations, certaines responsabilités à l’égard de l’État. » il a dit.

Lorsqu’on lui demande où il s’est effondré, ce n’est pas ainsi que les pères de l’Europe voulaient que les choses se passent aujourd’hui. Bavcar a répondu qu’elle s’était effondrée dès sa création, car la Communauté européenne avait été créée sur une base économique et non culturelle. « Ce n’est pas juste mon opinion. C’était également l’avis de Boris Pahor. Parce que l’Europe des Cultures serait peut-être mieux à même de résister aux diverses épreuves et difficultés. »

Il était dans l’émission Hot Topic Evgen Bavcar critique également le retrait de l’écrivain Boris Pahor de la Foire du livre de Francfort. Selon lui, il s’agit de « un coup de baïonnette dans le dos du slovène, de l’identité slovène, car avec l’aide de Boris Pahor, lorsqu’il est devenu très important en Italie, nous, les Slovènes, avons pu exprimer nos souffrances sous le fascisme, le déni de notre nation à l’époque du fascisme, y compris le communisme, car il a été victime des deux idéologies ».

Bénédict Lémieux

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