En Hongrie, grand rassemblement pré-électoral d’Orbán et de l’opposition

Ainsi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban en tant que chef de l’opposition unie Pierre Marki Zay ils ont organisé aujourd’hui de grands rassemblements préélectoraux à Budapest pour s’adresser à leurs partisans avant les élections législatives du 3 avril. Aujourd’hui est une fête nationale en Hongrie, qui marque le début du soulèvement contre la domination autrichienne en 1948.

Selon les enquêtes d’opinion, les élections d’avril seront les plus tendues depuis 2006, avec le parti Fidesz d’Orbán, majoritaire aux deux tiers au parlement actuel, d’un côté, et l’opposition unie de l’autre.

Ces dernières semaines, l’invasion électorale de la Russie dans l’Ukraine voisine a été au premier plan de la campagne électorale qui, selon les sondages d’opinion de l’agence de presse française AFP, a jusqu’à présent profité au gouvernement, le Fidesz prenant lentement le dessus. Orbán, 58 ans, qui est au pouvoir depuis 2010 et qui est le plus ancien Premier ministre de l’UE, se pose en protecteur de la paix et de la sécurité de la Hongrie et, entre autres, refuse de fournir des armes à l’Ukraine.

Viktor Orbán est au pouvoir depuis 2010 et est le plus ancien Premier ministre de l’UE. PHOTO : Attila Kisbenedek / AFP

Dans le passé, il était considéré comme l’un des alliés les plus proches du président russe Vladimir Poutine en Europe et le rencontrait souvent et saluait l’arrivée de capitaux russes dans le pays, notamment de centrales nucléaires. Jusqu’au début de l’invasion le 24 février, il s’est également opposé aux sanctions contre la Russie et au rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN.

« Nous devons rester en dehors de cette guerre, nous ne pouvons rien gagner, mais nous pouvons tout perdre », a-t-il insisté dans un discours prononcé à l’occasion de la fête nationale d’aujourd’hui, réitérant qu’il n’enverrait pas de troupes ni d’armes en Ukraine. Marki-Zayu l’a accusé d’essayer d’entraîner la Hongrie dans la guerre, alors que lui-même milite pour un « État fort » qui « tourne toujours autour de son axe » et « ne permettra pas aux intérêts des autres pays d’entrer dans son orbite ».

Avant le discours du Premier ministre, plus de 100 000 de ses partisans ont défilé dans le centre de Budapest avec une banderole indiquant « Non à la guerre ». Comme ils l’ont souligné, la guerre en Ukraine n’est pas leur guerre, et la Hongrie peut mieux prendre soin de sa propre sécurité en ne s’y mêlant pas.

Le candidat de l'opposition au poste de premier ministre Peter Marki-Zay lors du rassemblement d'aujourd'hui.  PHOTO : Marton Monus / Reuters

Le candidat de l’opposition au poste de premier ministre Peter Marki-Zay lors du rassemblement d’aujourd’hui. PHOTO : Marton Monus / Reuters

« Nous pensons que la Hongrie reviendra du bon côté de l’histoire le 3 avril »

Marki-Zay, quant à lui, de l’autre côté du Danube devant les partisans des six partis d’opposition qui ont uni leurs forces avant l’élection, s’est dit confiant que la Hongrie pourrait revenir du bon côté de l’histoire en avril. « Nous pensons que le 3 avril, la Hongrie reviendra du bon côté de l’histoire. La Hongrie sera enfin vainqueur (…) nous redeviendrons une nation unie et nous pourrons dire fièrement que nous sommes à nouveau Hongrois, partout où nous voyageons dans le monde », a-t-il déclaré, selon l’agence de presse hongroise MTI.

« Nous pensons que le pouvoir appartient au peuple et que David vaincra Goliath », a déclaré Marki-Zay. il l’accusa de nouveau d’accaparer les Hongrois et d’en faire des « perdants dans son propre pays ».

Un rassemblement de partisans de l'opposition.  PHOTO : Peter Kohalmi / AFP

Un rassemblement de partisans de l’opposition. PHOTO : Peter Kohalmi / AFP

L’opposition, qui a élu un maire conservateur de 49 ans à sa tête lors des élections, accuse Orbán de tenter désespérément de se distancer de Poutine après s’être lié d’amitié avec lui et l’avoir soutenu pendant des années. Marki-Zay a déclaré à cet égard aujourd’hui que les élections d’avril pour les Hongrois étaient un « choix entre l’Europe et l’Est », tandis que les partisans de l’opposition criaient « l’Europe ».

La réunion a réuni, entre autres, l’ancien Premier ministre polonais et président du Conseil européen, et maintenant le chef du Parti populaire européen (PPE) Donald Tuskqui a décrit Orbán comme un politicien qui était « soit du côté de Poutine par aveuglement, soit pour des raisons commerciales ».

Bénédict Lémieux

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